Le maire de Dakar n’en peut certainement plus de son procès dans l’affaire dite de la Caisse d’avance. Convaincu qu’il va passer à la trappe pour des raisons purement politiques, Khalifa Sall campe sur sa position sur les fonds politiques de la municipalité pendant que ses co-prévenus ont dit n’avoir pas connaissance de fonds politiques à la Ville de Dakar. « Tout le monde savait ce qui se passe. Les fonds politiques existent. Maintenant que nous sommes devant le tribunal, chacun veut sauver sa peau », a-t-il dit amer.
Il a également convoqué une discussion privée avec l’ancien maire de la capitale, Pape Diop. Ce dernier lui aurait confié qu’alors édile de Dakar et président de l’Assemblée nationale, il possédait deux fonds politiques. Mais, le décret de Me Wade régissant l’utilisation de la Caisse d’avance semble affaiblir son argumentaire. En réalité, pour Khalifa Sall, la Caisse d’avance servait juste à décaisser les fonds politiques mis à sa disposition. D’où sa conviction que tout ce qui lui arrive relève uniquement de la politique.
« Ma conviction est essentiellement faite que l’on veut neutraliser la Ville. L’on veut faire en sorte que la Mairie de Dakar ne puisse plus faire ses activités sociales », a-t-il dit, hier, avant d’ajouter : « Tout est parti d’une situation politique. Parce que ces fonds ont toujours fonctionné d’une manière politique. Cette affaire (de la caisse d’avance) découle d’un problème politique qui s’est posé sur la scène politique ». A l’en croire, s’il avait accepté l’offre qui lui a été faite, on n’en serait pas là aujourd’hui.