En janvier 2022, j’engageais la société Locafrique dans une convention de partenariat. L’ambition de cet accord avait objet la transformation durable de l’économie sénégalaise. Ceci, grâce à des solutions de financement alternatives et innovantes adaptées aux besoins et spécificités des Très Petites Entreprises (TPE/PME). Plus que jamais, je souhaite me mettre au service de notre pays et de son autonomie sur le plan agroalimentaire, face à un contexte international en mouvement.
Nul n’ignore désormais ce qui se passe actuellement en Europe avec la crise ukrainienne. Au-delà des clivages au sein de la communauté internationale sur la conduite à tenir, la question de la souveraineté des nations est plus que jamais au centre du jeu. Souveraineté énergétique, d’une part, mais aussi souveraineté alimentaire, d’autre part. Quelques jours seulement après le conflit, la communauté internationale redoutait déjà une envolée des prix du blé (matière première essentielle dans l’alimentation du bétail). Et c’est effectivement ce qui s’est produit très rapidement : à la date du vendredi 4 mars, le cours de la tonne était passé à 400 euros.
Sur le continent africain, les répercussions du conflit se font également sentir. La flambée des prix a eu un impact direct et brutal sur le marché des matières premières agricoles. Le Sénégal, qui importe plus de la moitié de son blé depuis la Russie, est l’un de ces pays les plus atteints.
L’augmentation du prix du pain, visiblement constatée par la population, est l’une des conséquences de cette situation. La baguette est tout un symbole au Sénégal, puisqu’elle fait l’objet d’une régulation attentive de la part du gouvernement et ce, depuis de nombreuses années. Actuellement, l’Etat plafonne le prix de la baguette de pain, qui s’établit actuellement à 175 francs Cfa, soit 0,27 centimes d’euros. Toute la question est de savoir combien de temps nos dirigeants pourront maintenir ce fragile équilibre.
Les actions antérieures menées par Locafrique en faveur de l’indépendance alimentaire
Bien entendu, l’Etat sénégalais n’est pas tout seul pour gérer la question sensible de la souveraineté alimentaire. Il y a les forces vives de notre pays, constituées le plus souvent d’entrepreneurs enthousiastes, qui œuvrent sans relâche dans divers secteurs de premier plan (on pense notamment au secteur halieutique, mais aussi agroalimentaire).
Pour ma part, en ma qualité de chef d’entreprise responsable des activités de la société Locafrique, je me bats au quotidien pour aider au développement de notre économie, ainsi qu’au renforcement de notre souveraineté alimentaire. Mes actions témoignent en ma faveur depuis de nombreuses années : déjà en 2013, je nouais un partenariat avec l’initiative Feed the futur, sur une période de 10 ans, dans le but de booster l’agriculture et d’aider financièrement les producteurs.
Aujourd’hui, mon action en faveur de la souveraineté alimentaire du Sénégal, prend une tout autre ampleur. Grâce à un partenariat unique entre l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) et la société de crédit-bail Locafrique, rendu possible par l’entremise du West Africa Trade & Investment Hub, nous allons pouvoir doter le secteur agricole de 24 millions de dollars (soit la somme de 13 milliards FCfa). Une initiative qui va nous permettre, à terme, d’accompagner notre pays dans la transformation durable de son économie.
Les détails du partenariat entre West Africa & Investment Hub et Locafrique
Ce partenariat économique, unique dans l’histoire de la société Locafrique, vise avant tout à donner un nouveau souffle aux forces vives de notre pays, représentées le plus souvent par de très petites structures (principalement des TPE et PME). Ces entreprises se retrouvent souvent exclues ou mal servies par le système bancaire traditionnel. On considère en effet, que seule une très faible partie de la population rurale (moins de 10% en Afrique), a recours à un emprunt ou au crédit à l’agriculture. Au Sénégal, les prêts bancaires à l’agriculture représentent moins de 5% de la totalité des secteurs bénéficiant de prêts.
Il est donc important que nos concitoyens le plus dans le besoin, puissent accéder à des solutions de financement alternatives et innovantes. Des solutions qui, bien sûr, doivent être adaptées aux besoins ainsi qu’aux spécificités de chaque entreprise. D’où l’intérêt de ce partenariat, qui va servir à développer cette idée chère à notre cœur : l’inclusion financière des agro-industries dans l’espace sénégalais.
Le partenariat de co-investissement est soutenu d’une part par une subvention de 1,5 million de dollars (soit la somme totale de 813 millions FCfa), en provenance du trade hub. L’autre partie provient de capitaux et ressources privées de Locafrique, pour une somme totale de 22,7 millions de dollars (soit la somme de 12 milliards FCfa). Désormais, grâce à ce type d’action conjointe, les entrepreneurs sénégalais ne sont plus livrés à eux-mêmes. Une nouvelle ère de l’économie agroalimentaire s’écrit pour le Sénégal et pour ses habitants, avec la certitude d’un lendemain meilleur pour les populations les plus en difficulté.
Khadim Bâ, Directeur général Locafrique: « Depuis plusieurs années maintenant, je me suis mis au service de mon pays natal »
Depuis plusieurs années maintenant, je me suis mis au service de mon pays natal, le Sénégal. J’ai pu constater l’extrême dynamisme de ses forces vives, et j’ai vu se développer un désir d’entreprendre chez la jeunesse. Toutefois, celle-ci ne dispose pas toujours des outils dont elle aurait besoin pour s’émanciper. C’est pourquoi je suis en train de mettre en place une politique d’accompagnement, en lien avec mes différentes activités professionnelles. Cette nouvelle initiative de ma part vise à renforcer l’action publique dans ce domaine, en agissant en complémentarité de celles déjà menées par les agences publiques. Ainsi et par l’intermédiaire de mes actions dans le monde de l’entrepreneuriat, je suis désormais en mesure de rendre ce que le Sénégal m’a donné, et d’apporter de véritables perspectives à la jeunesse sénégalaise.
Le projet WAE et la question énergétique au Sénégal
La question de l’énergie (et plus largement de l’indépendance énergétique) est l’une des principales préoccupations de notre pays. Comment réussir à donner à chacun ce qui lui revient de droit, dans un pays encore trop soumis à des contre-performances énergétiques ?
A titre d’exemple, l’étude réalisée par Ahmadou Said Ba en 2018, montre l’écart important entre la capacité de production du pays et celle de pays voisins comme le Maroc. Alors que la capacité de production installée au Sénégal en 2015, était de 843 MW (dont 489 MW en centrales thermiques gérées par la SENELEC), le Maroc disposait à l’époque d’une puissance 10 fois supérieure avec une capacité équivalente à 8261,7 MW.
Quelques années plus tard, en 2019, les augmentations du prix de l’électricité suscitaient l’inquiétude des populations locales, notamment dans les zones rurales plus durement touchées par ces phénomènes.
Aujourd’hui, selon les données rapportées par l’édition africaine du journal « La Tribune », les « problèmes d’électricité » touchent davantage ces régions démunies, où 58% des ménages éprouvent de réelles difficultés à se raccorder.
Face à une telle situation, il paraissait évident que le secteur privé avait une carte à jouer. J’ai rejoint en 2020 le consortium West Africa Energy (WAE), dans le but de financer la construction d’une centrale de 300 MW. Ce groupement d’acteurs accueille également d’autres personnalités telles que Samuel Sarr, Arouna Dia et Abdoulaye Dia. La centrale sera ainsi détenue à 85% par des actifs privés nationaux, et à 15% par la SENELEC.
Je suis personnellement très fier de ce projet. Nous montrons au monde que le Sénégal peut compter sur ses fils. De plus, cette centrale rentre dans le cadre de la relance économique nationale post-covid. Pour la jeunesse de notre pays, c’est une formidable opportunité de création d’emplois, avec la possibilité de développer de nombreuses compétences précieuses dans les domaines de l’énergie, mais aussi de la sécurité : c’est pour cela que je me suis également investi dans la réalisation d’une académie spécialisée dans la formation continue HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement). La « Der Mond Academy » devra ainsi permettre, à terme, de stimuler l’employabilité du personnel sénégalais, mais aussi d’accompagner la croissance des entreprises locales.
L’agriculture et la gestion halieutique, des secteurs porteurs
Notre pays est historiquement une terre d’agriculture. Ce secteur emploie depuis des années, de nombreux Sénégalais, qui participent aussi pleinement à notre indépendance et à notre souveraineté alimentaire. Aujourd’hui, le défi qui se pose pour notre patrie est de tendre vers une forme d’autosuffisance alimentaire. J’entrevois actuellement trois défis que le Sénégal devra relever dans les années à venir :
La maîtrise de l’eau : bien que le continent africain dispose d’importantes ressources naturelles, l’accès à l’eau potable reste toujours une difficulté, notamment pour les zones rurales.
La modernisation des infrastructures du secteur de la pêche artisanale : Les pêcheurs du pays contribuent à faire de ce domaine un poids lourd de l’économie nationale, en couvrant les besoins de la population en protéines animales à hauteur de 75%. Néanmoins, les acteurs de ce marché faisaient face à un vieillissement de leurs outils de production. C’est dans ce contexte que j’ai convenu, le 26 avril 2021, un accord de partenariat visant à transformer durablement l’ensemble de la filière et de ses équipements. Le programme de modernisation de la pêche artisanale doit ainsi profiter à près d’un million d’artisans sénégalais. Rappelons à ce titre, que la pêche au Sénégal est responsable de plus de 100 000 emplois directs et 600 000 emplois connexes (15% de la population).
Enfin, la formation des agriculteurs : cette dimension me préoccupe particulièrement depuis de nombreuses années. C’est pourquoi, en 2013, j’ai contracté un partenariat sur dix ans avec l’initiative Feed the futur de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international. Au total, ce sont près de 12 milliards de FCfa d’investissements qui furent injectés dans le secteur de l’agriculture et au profit des producteurs, plus particulièrement dans la Vallée du fleuve Sénégal. Par le biais de Locafrique, nous accompagnons les jeunes entrepreneurs sénégalais porteurs de projets dans des secteurs à fort potentiel comme l’agriculture.
Mon engagement au service du bâtiment et du logement
Le logement est une autre dimension essentielle de la croissance et du développement au Sénégal. Beaucoup de nos concitoyens vivent encore dans des conditions difficiles, avec de fortes disparités en ce qui concerne l’accès aux services. L’État actionne cependant plusieurs leviers depuis de nombreuses années, pour tenter d’améliorer le cadre de vie de la population. Le « programme 100 000 logements » sur cinq ans annoncé, doit ainsi permettre la construction de 20 000 logements d’ici à la fin de l’année. L’objectif, ambitieux, doit permettre d’éradiquer les bidonvilles à l’horizon 2035 et accélérer une offre de logements décents et accessibles à tous.
Au travers de Locafrique et de ses diverses filiales, nous intervenons dans plusieurs secteurs de l’économie sénégalaise, dont l’immobilier. Aussi, je suis particulièrement heureux de cet accord qui a été conclu au début de l’année 2021 avec le gouvernement, dans le cadre du projet 100 000 logements, et qui prévoit la mise à disposition de logements décents pour nos concitoyens.
Au total, nous avons proposé de nous engager à hauteur de 20 milliards FCfa sur les deux prochaines années, par le biais de la Société immobilière d’investissement (S2I). Pour les jeunes Sénégalais, cette nouvelle initiative dans le domaine de l’immobilier devrait permettre de générer près d’un million d’emplois sur les cinq prochaines années.
Mes actions auprès de la santé et des établissements de soins
L’épidémie de Covid-19 poursuit malheureusement son inexorable contamination. Cette maladie touche durement notre pays. Elle a mis à rude épreuve, comme partout dans le monde, nos infrastructures et personnels médicales. La magnitude et l’ampleur de la pandémie a créé des difficultés de prise en charge en milieu hospitalier dues à l’afflux de patients Covid en grand nombre.
L’Association sénégalaise des médecins urgentistes (ASMU) faisait état de la situation suivante dans un récent communiqué : « Depuis neuf mois, le système de santé au Sénégal est mis à rude épreuve et le personnel soignant est épuisé, physiquement et psychologiquement ».
Mon engagement dans le domaine de la santé
Depuis longtemps maintenant, je rêve de pouvoir aider les pouvoirs publics à rehausser l’offre de soins au Sénégal. La crise sanitaire que notre pays traverse depuis plusieurs mois, justifie pleinement notre engagement au service des acteurs de la médecine. C’est ainsi que nous avons pris la décision de doter le Sénégal et la sous-région, d’un hôpital privé de haut niveau, répondant à des normes de qualité internationale. Cette initiative doit permettre de relever l’offre sanitaire dans le pays, avec le développement d’un plateau multidisciplinaire de référence et des nouveaux services attendus par la population, notamment en matière de chirurgie et de soins ambulatoires.
En parallèle à ces activités, je me suis également investi auprès du centre « Keur jaambar Yi », destiné à venir en aide aux mutilés de guerre et invalides. Par l’intermédiaire de notre financement, le centre socio-médical dispose désormais de ressources nouvelles pour rénover son équipement.
Centre Ker Jambaar Yi
Santé, foncier, agriculture, aquaculture, énergie, ces besoins fondamentaux nécessitent d’être comblés afin d’apporter un équilibre aux futurs entrepreneurs pour réaliser leur ambition. Mon engagement au service des Sénégalais est total, surtout en ce qui concerne la jeunesse qui a besoin d’entreprendre dans la sérénité, avec l’assurance de pouvoir disposer d’un appui financier et logistique au bon moment. A mon sens, la jeunesse est notre force, elle construit l’avenir du pays. Mes objectifs sont de favoriser l’inclusion des populations éloignées de l’entrepreneuriat et permettre à chacun, d’entreprendre en toute quiétude. Comme le disait très justement le célèbre penseur humaniste italien de la Renaissance Machiavel : « Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent ».
khadim-ba.com
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