l’activiste franco-béninois Kémi Séba est arrivé à Cotonou, la capitale économique du Bénin. Dans une série de conférence qu’il livre dans les différentes artères du pays, essentiellement portée sur la lutte contre le franc CFA, le panafricaniste de 35 ans a profité de cette occasion pour évoquer les sources de financement de son combat.
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A la question de savoir quelles sont les personnalités qui financent ce mouvement dont il est l’un des leaders, Kémi Séba a répondu en partie en déclarant : « Nos soutiens sont Nicolas Anelka, Demba Ba et bon nombre de footballeurs africains qui sont des amis. Certains sont encore en activité. »
Toutefois, le franco-béninois n’a pas jugé opportun de mentionner d’autres personnalités importantes qui occupent des hautes fonctions au sommet de certains Etats africains. Mais il n’a pas manqué de citer des artistes comme le rappeur Sénégalais Thiat qui sont des soutiens confirmés.
Expulsé du Sénégal après avoir brûlé symboliquement un billet de 5000 francs CFA, Kémi Séba a décidé cette fois-ci de déposer ses valises au Bénin, la terre natale de ses parents. Un choix inspiré par le fait que « le Bénin est une terre symbolique, de résistance dans la lutte contre l’impérialisme occidental ».
Il a d’ailleurs salué l’accueil et l’hospitalité des autorités du pays à l’égard des membres de son mouvement: « S’il y a eu tout ce dispositif, c’est parce que les autorités, qu’elles soient d’accord ou pas avec la finalité de nos objectifs, ont fait preuve d’une volonté de protection de notre démarche. C’est quelque chose qui me touche », a-t- il affirmé dans une interview accordée à Deutsche Welle.
Si le président Patrice Talon se montre favorable au maintien de son pays dans la zone franc qui « assure la stabilité de l’économie nationale », c’est du côté du Tchad que Kémi Séba semble trouver une oreille attentive dans son combat contre le franc CFA. Lors de sa visite à N’Djamena en février dernier, il a rencontré le ministre tchadien de la justice. Le président Idriss Déby se montre aussi très favorable à la souveraineté monétaire des anciennes colonies françaises malgré qu’il soit un allié sécuritaire de la France.
« Même si je ne suis pas toujours d’accord avec son parcours et sa gouvernance, je constate un changement notable dans son discours concernant la souveraineté des pays africains, notamment sur la question du franc CFA. Je ne veux pas être laudateur à son égard, mais je ressens chez lui, depuis quelque temps, une rupture épistémologique », affirmait dernièrement Kémi Séba à Jeune Afrique.