Les prostituées nigérianes de Tenkoto sont libres depuis l’arrestation de la proxénète nigériane Peae Ejacpovi Etabynor Hoyé, survenue mercredi dernier. Elle faisait ramener des filles du Nigéria et les obliger à se prostituer.
Les affaires de mœurs foisonnent à Kédougou. Chaque semaine, ce sont des histoires de viols, de prostitution clandestine, d’attentat à la pudeur. Seulement, ces affaires seraient rien par rapport à cette histoire de proxénétisme qui secoue le site aurifère de Tenkoto, depuis avant-hier. Il s’agit en réalité d’une affaire de traite de jeunes filles. Une affaire entretenue par une belle de nuit nigériane du nom de Peae Ejacpovi Etabynor. Elle réside au village aurifère de Tenkoto. Son business a reçu un gros coup après une dénonciation anonyme.
Pour la petite histoire, Peae Ejacpovi Etabynor avait fait venir 11 jeunes filles du Nigeria. Elle avait, on ne sait par quelle alchimie, fait quitter 11 jeunes filles, dont des mineures, de Lagos. Elles sont passées par Cotonou où elle leur faisait établir de fausses cartes nationales d’identité nigériane en prenant la peine de changer leur nom et leur âge, vu que certaines étaient encore mineures. Par la suite, elles sont transportées jusqu’à Kédougou. Une fois au village aurifère de Tenkoto, elles sont obligées de se prostituer pour le compte de leur mentor qui les nourrit, les loge et les blanchit. Peae Ejacpovi Etabynor les oblige aussi de lui verser chaque nuit 30 000 FCfa, fruit des passes.
Les activités des jeunes prostituées étaient plus que rentables. Les ouvriers aimaient cette chair fraiche et les clients ne cessaient de s’accroitre. A ce rythme, les jeunes filles commencent à se fatiguer de ce trop plein d’activités. Ne sachant plus quoi faire au bout quatre mois, certaines d’entre les onze jeunes filles qui sont en détresse, car ne pouvant plus supporter les assauts des mâles dont l’âge varie entre 17 et 21 ans, sans compter les sévices qu’elle endurait si jamais elles ne parvenaient pas à verser la somme convenue, finissent par prendre leur courage à deux mains. Elles s’en ouvrent au Secrétaire exécutif de l’Ong «La Lumière» qui intervient dans les zones aurifères. Ibrahima Sorry Diallo informe les éléments de la brigade de la gendarmerie de Kédougou, mercredi dernier. Une enquête est vite ouverte par les pandores. Elle permet de mettre la main sur la fameuse proxénète nigériane, Peae Ejacpovi Etabynor Hoyé.
Devant les enquêteurs, les victimes ne se gênent pas. Comme dans un livre pornographique, elles étalent toutes leurs misères. «La dame Peae Ejacpovi Etabynor nous a fait venir du Nigeria via Cotonou, au Bénin, le Burkina et le Mali. Une fois à Cotonou, elle nous a fait établir de fausses cartes nationales d’identité nigériane et nous a fait venir ici par bus. Une fois à Tenkoto, elle nous a donné des noms tels que Victory ou Winner et autres que nous sommes obligées de porter et exige de nous le versement de 30 000 FCfa par jour chacune, sous peine de graves représailles. On se prostitue et lui verse chacune cette somme réclamée jusqu’à ce que la somme d’un million 500 000 FCfa soit bouclée par chacune d’entre nous», narre l’une des quatre plaignantes. Entendue à son tour, la proxénète passe à table et sollicite la clémence des pandores. Au terme de sa durée légale de garde à vue, la proxénète a été déférée au parquet, hier vendredi 2 septembre 2016, puis placée sous mandat de dépôt en attendant de faire face au juge, le mercredi 7 septembre prochain.
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