17 avril 2013 : Un jour sombre pour la démocratie
C’est le 17 avril 2013, que Karim Meïssa Wade a été injustement arrêté et incarcéré suite à un simulacre de procès, rendu dans une parodie de justice.
Adversaire politique potentiel du Président Macky Sall, qui venait d’être fraichement élu président de la République du Sénégal, le maître d’œuvre des grandes infrastructures de notre pays, éclipsait, naturellement, tous les autres hommes politiques de sa génération, alors que son père, l’ancien Président, Maître Abdoulaye Wade, venait d’envoyer à la retraite, les ténors politiques nés avant l’indépendance. On inventa « la traque des biens mal acquis » et ressuscita la fameuse Cour d’Enrichissement Illicite (CREI), vouée aux gémonies par tous les hommes épris de paix et de justice, ainsi que les instances régionales et internationales, soucieuses de l’équité et de la légalité. En dépit de ces condamnations unanimes, d’une justice d’exception, remise sur la sellette de manière machiavélique, on tenta d’endormir le peule par des slogans aussi creux que mensongers : « la rupture », « un gouvernement sobre et vertueux », « la reddition des comptes », etc. Une liste de 25 « délinquants » potentiels, tous issus des rangs du Parti démocratique sénégalais, fit le tour de la toile. Après trois années de la prise d’otage de Karim Wade, la plupart de ces potentiels « délinquants » peuplent maintenant les prairies beige-marron et broutent illicitement l’herbe du Palais de la République, avec la bénédiction du couple régnant « Faye-Sall ». Qui veut tuer son chien l’accuse de rage, disait bien le dicton français!
La dernière intervention du Groupe de Travail de l’ONU dénonçant les conditions d’arrestation de Karim Wade, n’a pas réussi à dissuader les faucons du régime, qui foncent droit vers le mur, les yeux fermés… Après le référendum controversé qui vit la consécration du « OUI » sur le « NON », les démocrates du monde entier se demandent aujourd’hui : comment pourrait-on constitutionnaliser le statut de l’opposition, alors que son titulaire potentiel est injustement incarcéré ?
Candidat officiel du Pds à la prochaine présidentielle de 2019, Karim Wade est incontestablement l’homme politique libéral le mieux positionné pour succéder au chantre de la démocratie en Afrique, Maître Abdoulaye Wade le jour où ce dernier déciderait de quitter le poste de Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais. Or, le PDS est indiscutablement l’actuel chef de l’opposition politique sénégalaise.
En attendant de voir comment le Président Macky Sall réglerait-il cette équation constitutionnelle, nous lui disons qu’il n’est jamais trop tard, de revenir à la raison !
Amina Sakho