Après 38 mois de détention à la prison de Rebeuss, le fils de l’ancien Président Abdoulaye Wade a recouvré la liberté. « Gracié » par le tombeur de son père, il n’a pas passé deux heures de liberté au Sénégal, préférant quitter ce pays, qui ne l’avait pas connu avant l’arrivée de son père au pouvoir, dont il a été le plus puissant ministre d’Etat de toute son histoire. Car la grâce du Président Sall était assortie de conditions. Parmi celles-ci, il était convenu avec son père et le médiateur Me Madické Niang que Karim ne s’aventure à prendre aucun bain de foule. Car il y allait de la quiétude de la République. C’est pourquoi il a évité, malgré la forte envie qui le tenaillait, d’aller au-devant des centaines de militants et sympathisants qui l’attendaient dans leur domicile familial du Point E. Il le voulait fort bien, mais a avoué dans sa première déclaration que « les conditions de ma sortie de prison en ont décidé autrement ». Ce que sachant Touba n’est pas contente : le Khalife se réjouit de la libération tardive de son protégé, mais n’est pas content de Macky, qui lui a refusé cette faveur trois ans durant pour se plier au diktat d’un lobby. Donc le fils de Wade a fondamentalement obtenu une liberté conditionnelle enveloppée dans une grâce présidentielle. Ainsi .Karim s’en est allé, comme jamais un détenu n’a eu ce privilège, à bord d’un jet privé venu de Qatar, qui était immobilisé sur le tarmac de l’aéroport Senghor, prés de 48 heures avant qu’il ne franchisse la porte de sortie de Rebeuss. Ce qui atteste que tout de sa libération a été réglé comme sur du papier à musique, entre Me Wade, son successeur et le les autorités de Doha. Ce qui signifie que le président de la République n’a pas gracié pour « des raisons humanitaires », comme il l’a laissé entendre. Macky Sall a plutôt cédé à la pression du fameux lobby, qui commence à être visible à travers ses actes ; ceci pour sauver son « Plan Sénégal émergent » et son fauteuil. Il y a donc bel et bien eu lieu un « deal », comme disait le très informé Idrissa Seck, derrière la libération de Karim. Mais, tout indique que le fils de Me Wade pourrait bien ne pas être de la prochaine course présidentielle, puisqu’ayant perdu ses droit civiques. Cependant Karim et son père profiteront de son « exil » pour voir comment lever ce défi. En somme la libération de Karim est un deal à double tranchant. Ce que Macky Sall sait plus que quiconque. Mais, il lui fallait se débarrasser de la chaude patate ; surtout que même les Nations Unies et la France l’exigeaient. Cependant il lui reste fort à faire, parce qu’entre les lignes, Karim indique bien dans sa déclaration d’après libération, faite on ne sait dans quel endroit du monde, qu’il sera bien présent lors des élections législatives, prévues l’année prochaine. Le « deal » ayant conduit à son exil forcé pourrait donc ne pas trop durer ; tout dépend du lobby qui les tient.