Kara Mbodj : «Je veux que la presse parle de moi pour mes performances, mes résultats»

kara-mbodjAprès des débuts difficiles sous ses nouvelles couleurs, Serigne Modou Kara Mbodj est désormais à l’aise dans l’axe central des «Mauves» d’Anderlecht. A quelques heures de descendre sur la pelouse du White Hart Lane de Londres pour affronter Tottenham en match comptant pour la 4e journée de la Ligue Europa, le défenseur des «Lions» évoque avec nous ses nouvelles sensations, ses ambitions et ses frictions avec la presse belge, qui ne l’avait pas raté il y a quelques jours. Kara se défend.

 

Kara, vous avez rejoint cet été le plus grand club belge. Qu’est-ce qui change quand on quitte Genk pour rejoindre un club comme Anderlecht ?

Ce qui change surtout, c’est l’environnement. A vrai dire, il n’y a pas photo entre les deux clubs. Ici à Anderlecht, le public est plus exigeant, cela nous oblige à être plus rigoureux. Les supporters ne se contentent pas seulement de la victoire, ils veulent également qu’on développe un beau jeu. Mais cette exigence aide les joueurs à progresser sur le plan individuel. Personnellement, je trouve que c’est une bonne chose et j’espère que ça va m’aider à atteindre un meilleur niveau.

Comment s’est passée votre adaptation à Anderlecht ?

Mon adaptation s’est bien passée. C’est vrai que le début fut un peu difficile, il y avait quelques soucis à régler, mais maintenant, je pense être bien intégré. Je me suis bien adapté et je prends du plaisir sur la pelouse. Les supporters m’ont très vite adopté et c’est super. Je dois remercier le Bon Dieu.

La presse belge avait mal pris votre discours après votre défaite contre Ostende et avait pointé du doigt votre prestation. Vous aviez répondu que vous alliez retrouver votre meilleur niveau. Aujourd’hui, avez-vous l’impression d’avoir tenu promesse?

C’était un de mes premiers matches avec Anderlecht. Tout début est difficile, comme on dit. Après le match, effectivement, la presse belge a mal pris mon discours. Je crois que les gens n’avaient pas compris le sens de mon propos et ont déformé ce que j’ai dit. Après cela, j’avais dit que je répondrai sur le terrain, parce que c’est là que je m’exprime le mieux. Et c’est ce que je fais actuellement. Je veux que la presse parle de moi pour mes performances, mes résultats. J’essaie de faire en sorte que la presse belge parle de moi autrement, grâce à de meilleures performances sur le terrain et de meilleurs résultats pour mon équipe.

Vous découvrez également l’intensité des rencontres européennes, avec l’Europa League, où vous avez affronté et battu (2-1) Tottenham il y a quelques jours. A quel niveau situez-vous la différence par rapport à ce que vous vivez chaque week-end en championnat ?

Pour être honnête, je dois dire que la différence est très grande. Des équipes comme Tottenham ont un jeu plus tactique, mettent plus d’intensité, évoluent avec un bloc solide, qui attaque ensemble et défend ensemble. Ça demande beaucoup plus de concentration, ça va plus vite également. En gros, le jeu demande plus d’intelligence tactique que d’impact physique. Il faut être présent à tous les niveaux et à chaque instant du match.

Ce jeudi, vous irez jouer le match retour en Angleterre pour la première fois en club, après y avoir joué sous le maillot national lors des JO de Londres. C’est peut-être une belle occasion de vous montrer au championnat anglais que vous désirez rejoindre un jour, non ?

Je ne pense pas que je jouerai pour me montrer. Le mercato est derrière moi et mon rôle de joueur, c’est de me concentrer sur ce que j’ai à faire avec mon club. Comme tout joueur, je dois essayer de tendre vers la perfection, mais j’aborderai le match contre Tottenham (coup d’envoi à 20H05 GMT) en me concentrant sur l’objectif, qui est de gagner, comme nous l’avons fait au match aller.

Après une quinzaine de matches sous le maillot d’Anderlecht, nos confrères de DH (la Dernière Heure, quotidien belge), disent que vous êtes désormais le leader de la défense des Mauves. Avez-vous ce sentiment?

Ce sont les mêmes journalistes qui m’avaient critiqué au début qui sont revenus pour dire cela. Ça prouve peut-être que j’ai bien fait de décider de répondre sur le terrain. Je ne m’attarderai pas trop là-dessus. Comme je vous ai dit, je préfère que mes performances répondent à ma place, c’est le plus important.

A votre arrivée, on a beaucoup parlé de Chancel Mbemba, que vous remplacez et qui est parti en Angleterre (Newcastle). Cette comparaison vous a-t-elle mis la pression ?

Anderlecht n’est pas encore leader de la Jupiler League, mais on suppose que l’objectif reste le titre. Un autre résultat en fin de saison serait un échec ?

Moi je ne suis pas là pour remplacer Chancel ou qui que ce soit. C’est un grand joueur, pour qui j’ai beaucoup de respect, mais moi, je suis là pour faire mon chemin, laisser mes propres empreintes. Je ne regarde pas ce qui a été fait, je ne suis pas dans une logique de comparaison. Chaque joueur a son histoire à accomplir, son parcours à faire. Notre objectif reste le titre de champion. La saison dernière, Anderlecht l’avait raté de très peu et il faut rectifier le tir cette saison. Je n’ose même pas penser à une autre éventualité que le titre en fin de saison.

En équipe nationale, vous avez enchaîné deux défaites lors des matches amicaux, contre l’Afrique du Sud en septembre et l’Algérie en octobre. Faut-il s’inquiéter, au vu des ambitions de la sélection ?

C’est vrai qu’il est toujours inquiétant d’avoir des défaites, mais en même temps, c’est ce qui nous permet de rectifier le tir, corriger les lacunes pour mieux préparer les joutes à venir. Au-delà du résultat de ces deux matches amicaux, le plus important, je crois que c’est d’en tirer les leçons, de consolider ce qui a été bien fait et corriger ce que nous n’avons pas bien fait. Ça peut nous servir pour la suite et c’est pour ça qu’on joue des matches amicaux.

Comment préparez-vous ce déplacement, qui s’annonce compliqué à Madagascar, avec un long voyage et un retour programmé trois jours après le match aller ?

Effectivement, c’est un long voyage qui s’annonce. Et en plus, on sait qu’on devra faire face à une équipe de Madagascar qui ne nous fera pas de cadeau. Nous en sommes conscients. Mais nous n’y allons pas en touristes. Nous y serons pour prendre les 3 points, à l’aller comme au retour. C’est vrai qu’on n’a pas l’habitude de jouer des matches dans des délais aussi courts en Afrique : les effets du voyage seront ressentis par les deux équipes. C’est à nous de rester solides et concentrés sur les deux matches. Le meilleur l’emportera. Nous ferons en sorte d’être les meilleurs.

Le groupe enregistre le retour du capitaine, Lamine Sané, qui est également un de vos potentiels concurrents en défense centrale. Pensez-vous que son retour puisse vous fragiliser dans ce duel à trois, entre Kalidou Koulibaly, Lamine Sané et vous ?

Nous sommes contents de récupérer Lamine Sané qui, signalons-le, nous apporte beaucoup. Son retour est un atout pour l’équipe. Moi qui joue avec lui en défense, j’en sais quelque chose. Ce n’est pas pour autant que je vais penser que son retour va me fragiliser. Honnêtement, je n’y pense même pas. Certes, les places valent très cher, mais c’est dans la concurrence que les joueurs progressent. Moi, j’aime la concurrence, ça ne m’inquiète pas. Je suis prêt.

Source : L’Observateur

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