La situation critique du centre d’hémodialyse de Kaffrine a dominé les débats lors de la revue annuelle conjointe de la santé récemment tenue dans la région. Avec seulement 10 machines fonctionnelles pour 25 patients en traitement, la liste d’attente s’allonge, atteignant désormais 180 personnes. « Si le nombre de cas continue d’augmenter, nous ne pourrons plus faire face à cette demande croissante », a alerté le Dr Mbaye Thiam, médecin-chef de la région médicale.
Face à cette situation préoccupante, un plaidoyer a été adressé au gouverneur pour renforcer la prévention des maladies rénales chroniques et augmenter les capacités du centre.
Une revue pour évaluer et planifier
La revue annuelle conjointe, réunissant autorités administratives, élus locaux, représentants des populations et acteurs de la santé, a permis d’évaluer les programmes et projets sanitaires de 2024. « Cet exercice nous impose une reddition des comptes. Dépositaires de la santé des populations, nous devons faire un bilan annuel avec tous les acteurs », a expliqué le Dr Thiam.
Malgré les défis, des avancées ont été enregistrées. « La plupart des programmes affichent des indicateurs satisfaisants, et nous sommes globalement contents », a-t-il noté. Cependant, outre l’hémodialyse, d’autres problèmes persistent : la prise en charge des malades mentaux, le manque de personnel qualifié et les dysfonctionnements à l’hôpital régional Thierno Birahim Ndao, dus à une pénurie de personnel médical et paramédical.
Des engagements pour l’avenir
Le gouverneur de Kaffrine, Moustapha Diaw, a salué les progrès, notamment en santé maternelle et infantile, tout en reconnaissant les lacunes soulevées. Il s’est engagé à transmettre ces préoccupations aux autorités centrales pour renforcer le personnel médical dans l’hôpital régional et les postes de santé.
La répartition des infrastructures sanitaires a également été abordée. Bien que le ratio de postes de santé par habitant respecte la norme nationale (1 pour 7 500 contre 1 pour 10 000), le Dr Thiam a plaidé pour une adaptation à la géographie de Kaffrine : « Il faut densifier la carte sanitaire et implanter des postes en fonction des distances, dans un rayon de 10 à 15 kilomètres. »