Jugés pour avortement, Deux élèves écopent d’un mois d’emprisonnement ferme

K. Mbow et C. Texeira risquent de manquer la rentrée des classes. Ces deux élèves ont été condamnés à un mois d’emprisonnement ferme pour avortement non médicalisé.

C’est une relation amoureuse qui a abouti sur des rapports sexuels, puis sur une grossesse. Conscients d’avoir commis une erreur, les deux amoureux ont unanimement décidé de la ‘‘réparer’’. ‘‘Lorsque le médecin m’a dit que je suis enceinte, j’avais peur de la réaction de mes parents. Je m’en suis ouverte à mon copain et on a décidé de mettre fin à la grossesse’’, révèle la fille qui fond en larmes. Elle affirme avoir pris volontairement le médicament que lui a donné le père de son enfant. Ce qui a failli lui être fatal. ‘‘J’ai perdu conscience et on m’a emmenée à l’hôpital », poursuit-elle.

C. Texeira, le copain, lui emboite le pas et reconnait tous les faits pour lesquels il comparait devant la barre. ‘‘C’est au cours du mois d’août qu’elle m’a fait savoir qu’elle est enceinte de 4 mois. Vu sa situation, je ne voulais pas la laisser endurer cette grossesse toute seule. C’est ainsi qu’un ami m’a informé de l’existence d’un médicament. J’ai acheté le remède à Keur Serigne Bi. Je savais que ce n’était pas bien, mais on était dans une situation difficile’’.

Le parquet affirme que tous les éléments constitutifs du délit d’avortement sont réunis. Ainsi, le procureur a tenu à rappeler aux prévenus qu’ils n’ont pas le droit d’empêcher un bébé de naître. Raison pour laquelle il a requis deux mois d’emprisonnement ferme pour tous les mis en cause.

La défense a misé sur la bonne foi des deux jeunes. Me Mamadou Ndiaye constate que « ce sont des élèves et la rentrée des classes, c’est pour bientôt. Ils doivent retourner à l’école. Ce sont des jeunes qui n’ont pas mesuré la portée de leur acte et ils regrettent énormément’’. ‘’Monsieur le Président, je vous demande de les aider à corriger leur erreur, en continuant leurs études. Ce jeune homme est un délinquant primaire, et c’est la première fois qu’il comparaît devant la justice’’, clame la robe noire.

Quant à Me Fall, il a axé sa plaidoirie sur la loi qui encadre l’avortement. ‘‘La question qu’il faut se poser, c’est de savoir s’il faut encadrer ou interdire l’avortement. Moi, je pense qu’il faut l’encadrer, car les jeunes s’y adonnent de plus en plus. Mon client était dans le désarroi, il a cédé à la proposition de son ami. Les faits sont constants, mais je demande la clémence du tribunal à appréhender leur personnalité’’, plaide-t-il. Le tribunal ne l’a pas suivi. Il a condamné les deux élèves à une peine d’emprisonnement ferme d’un mois.

CHEIKH DIOP

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