JO de Rio: « Je vais peut-être être tué en rentrant au pays », avertit un athlète éthiopien

Deuxième du marathon dimanche, l’Ethiopien Feyisa Lilesa a franchi la ligne d’arrivée en croisant les bras au niveau de sa tête pour former des menottes.

Feyisa Lilesa franchit la ligne d'arrivée du marathon les bras croisés au niveau de la tête, pour symboliser l'oppression du régime éthiopien sur ses opposants.

© REUTERS/Athit Perawongmetha

Feyisa Lilesa franchit la ligne d’arrivée du marathon les bras croisés au niveau de la tête, pour symboliser l’oppression du régime éthiopien sur ses opposants.

C’est l’image politique de ces Jeux de Rio. Deuxième à l’arrivée du marathon, dimanche, le coureur éthiopien Feyisa Lilesa a franchi la ligne d’arrivée en croisant les bras au niveau de sa tête, comme pour représenter des menottes. Il s’en est expliqué deux heures plus tard, en conférence de presse.

« C’est un signe de soutien aux manifestants qui sont tués par le gouvernement de mon pays, explique calmement le médaillé d’argent du marathon carioca. Ils font le même signe là-bas. Je voulais montrer que je n’étais pas d’accord avec ce qui se passe, j’ai des proches et des amis en prison. Le gouvernement tue mon peuple, les Oromos, des gens sans ressource. »

« On veut la paix, la démocratie »

Alors qu’on lui demandait s’il prenait des risques en réalisant un tel geste à l’arrivée, Feyisa Lilesa a réagi, toujours d’une voix calme et posée. « Des risques? Peut-être que je vais être tué, peut-être que je vais être mis en prison, retenu à l’aéroport, ou obligé de partir dans un autre pays. » Dimanche 7 août, la dernière manifestation d’opposition lancée par les ethnies opposées au régime s’est soldée par une charge des forces de l’ordre faisant une trentaine de morts. L

« Certains ont été privés de leurs terres, tués par le gouvernement, déplore le marathonien. On défend nos droits, on veut la paix, la démocratie. Pour mon peuple, c’est important de parler de ces sujets. Il y a des manifestations depuis neuf mois, plus de 1000 décès, je pense. C’est dangereux de parler de ça, mais les pays occidentaux supportent ce gouvernement. Pourquoi? »

Pour marquer la fin de son propos, l’Éthiopien s’est levé sous les applaudissements de la salle et a réalisé son geste une dernière fois, prenant la pose pendant une trentaine de secondes.

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Lilesa, très ému et applaudi, termine son propos en refaisant son signe de protestation

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