Dans un message publié sur sa page Facebook, le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) a annoncé saisir le CSA en raison du « prisme colonialiste » de France 2 dans son traitement de cette cérémonie. Sputnik a pu interviewer le président du CRAN, Louis-Georges Tin qui explique les raisons de sa démarche.
Lors de la cérémonie d’ouverture des JO à Rio, la chaîne France 2 a surpris les téléspectateurs par des inexactitudes historiques et géographiques. Les « erreurs » ont été commises par les deux présentateurs, Daniel Bilalian et Alexandre Boyon. Ainsi, des Incas au Brésil découvert par les Portugais, un Christophe Colomb espagnol, un trafic d’esclaves qui a été « nécessaire » au développement industriel d’un pays… agricole. Le président du CRAN, Louis-Georges Tin a donné ses commentaires à ce propos.
« La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques a donné lieu à un véritable festival d’erreurs, d’inepties et de propos colonialistes », affirme le CRAN.
Selon le président du CRAN, Louis-Georges Tin, le journal télévisé de France 2 a une géographie coloniale tout à fait étonnante, à laquelle le CRAN est souvent exposé comme ce genre de propos.
« Lorsque, par exemple, il y a eu les élections régionales, toutes les cartes de France Télévision montraient la France sans les départements d’outremer, comme si leurs votes n’avaient aucune importance, nous avions saisis le CSA qui nous a donné gain de cause ».
Selon M. Tin, ce n’est pas la première fois que la chaîne française commet de telles erreurs. D’après lui, quelques semaines plus tôt il y avait un sujet sur l’Afrique et les élections en Afrique, et bien, en une minute le journaliste de France Télévision — qui est le responsable de la section internationale — a réussi à confondre les deux Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale et encore deux autres pays: en une minute, trois erreurs d’importance en présentant la carte. C’est quand même beaucoup et tant d’ignorance à partir d’un moment cela devient une forme de mépris.
« Je trouve que la France ne se rend pas compte que nous sommes aujourd’hui dans la mondialisation, et que si on veut avoir l’air respectable dans la sphère et le concert international, encore faut-il respecter les autres. Je trouve que c’est emblématique — alors il y a des choses plus graves que ça, me dira-t-on — mais le problème c’est que la France agit de la même façon lorsqu’elle doit négocier également des échanges avec des partenariats commerciaux, dans ses rapports diplomatiques… en fait nous faisons toujours ça », conclut-il.
