Jérusalem : Israël est satisfait, mais craint des violences

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Benyamin Netanyahu s’est refusé mercredi matin à commenter publiquement la décision imminente de Washington de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.

La vache israélienne est la plus productive au monde

. C’est, entre autres choses, ce que le Benyamin Nétanyahou est venu diremercredi 6 novembre au matin à la conférence diplomatique du journal Jerusalem Post. Alors qu’on attendait sa première réaction à l’annonce prévue de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale par la Maison Blanche, le chef du gouvernement israélien a gardé le silence sur le sujet. Comme s’il laissait la priorité à Donald Trump.

M.Nétanyahou s’est lancé dans une longue séance d’auto-satisfaction sur les liens diplomatiques et économiques tissés par Israël avec « 159 pays » dans le monde sous son autorité. Il a évoqué le rôle prépondérant des entrepreneurs nationaux dans les révolutions technologiques qui frappent l’automobile et la médecine digitalisée. Enfin, il a accusé l’Iran de vouloir « conquérir l’ensemble du Moyen Orient ». Seule référence à l’actualité de la journée: il a vanté le développement des relations discrètes avec les pays arabes et celle, « irremplaçable », avec les Etats-Unis.

En revanche, d’autres personnalités politiques présentes à cette conférence n’ont pas hésité à commenter la décision américaine. Le ministre du renseignement, Israel Katz, a estimé que « l’opposition palestinienne à cette décision reflète une réticence à reconnaître le droit du peuple juif à un Etat ». Le ministre de l’éducation, Naftali Bennett, figure de proue de la droite messianique, a rejeté l’idée d’un « prix à payer » sur le plan diplomatique, en échange de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale. « C’est un bon pas en avant, mais un pas naturel », a-t-il dit. Félicitant MM.Nétanyahou et Trump, il a estimé que « la patience stratégique d’Israël a payé ». Sans surprise, M.Bennett n’a exprimé aucune attente concernant une solution politique négociée. « La paix est l’absence de guerre, a-t-il dit. C’est tout ce que nous voulons. »

De son côté, interrogé sur la Radio de l’armée, le leader travailliste Avi Gabbay a aussi salué la décision américaine, mais en dessinant les contours d’une solution politique souhaitable avec les Palestiniens. « Nous devons annoncer la fin des constructions de colonies en dehors des blocs [les principales agglomérations juives en Cisjordanie comme Ariel ou le Gush Etzion], placer les villages et les quartiers en Cisjordanie sous contrôle palestinien. Il n’y a pas de solution réaliste en dehors de celle à deux Etats. »

Le premier ministre Benyamin Nétanyahou a beau faire profil bas, en attendant l’annonce officielle par la Maison Blanche, il a joué un rôle important en coulisses. Selon la chaîne israélienne Hadashot, son équipe a été impliquée dans la démarche de l’administration Trump. Un homme a assuré le lien : l’ambassadeur israélien à Washington, Ron Dermer, proche conseiller de M. Nétanyahou.

« Une aberration terrible »

Le 4 novembre, dans un entretien à Politico Magazine, Ron Dermer estimait qu’une reconnaissance de Jérusalem comme capitale réparerait « une aberration terrible », en cours depuis près de soixante-dix ans. « Je ne pense pas que cela va compromettre du tout le processus de paix, disait-il. Au contraire, je pense que ça va jeter les bases de la paix, parce que cela signifiera que dans tout accord de paix à l’avenir, Jérusalem sera la capitale d’Israël

. »

Malgré cette bonne nouvelle pour lui, M. Nétanayhou se retrouve face à deux problèmes : la gestion sécuritaire d’éventuelles violences palestiniennes et la nécessité de répondre aux futures propositions américaines visant à relancer un processus de paix inexistant. Si dans sa déclaration, Donald Trump conforte mercredi soir l’horizon souhaitable d’une solution à deux Etats, le premier ministre israélien se retrouvera à nouveau sous la pression de la droite nationaliste et messianique, qui estime cette voie définitivement condamnée. La prochaine échéance diplomatique importante est la visite prochaine du vice-président américain, Mike Pence, qui doit arriver en Israël le 17 décembre. Il s’exprimera devant les députés, à la Knesset.

lemonde.fr

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