Jean-Paul Dias a claqué la porte de Benno bokk Yakaar. Le leader du Bloc des centristes gaïndé (Bcg) vient de quitter, avec armes et bagages, la majorité présidentielle pour rejoindre l’opposition.
«Le Bcg décide souverainement et en toute indépendance de se joindre aux signataires de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal dans le cadre de la participation du parti aux élections législatives de 2017», annoncent les centristes à travers un communiqué.
Cause du divorce ? Jean-Paul Dias et ses camarades disent vouloir «éviter la reconduction d’une Assemblée nationale asservie face à l’exécutif et au judiciaire». «Un parlement dont le comportement quinquennal a été décrié par tout le pays, y compris par nombre de ses membres actuels, martèlent-ils. Il faut donner à la future représentation nationale une composition digne du Sénégal avec des députés libres, indépendants de tout pouvoir, conscients de leur rôle et leur mission.»
En outre, «le Bcg note une persistance de l’instrumentalisation, de la manipulation de la justice contre de dignes concitoyens dans le seul but de règlements de comptes politiciens vis-à-vis de ceux qui osent manifester une quelconque ambition politique démocratique pour le Sénégal, le cas le plus significatif étant celui de la détention arbitraire du maire de Dakar (Khalifa Sall, placé sous mandat de dépôt depuis plusieurs semaines, dans le cadre de l’affaire de la Caisse d’avance, Ndlr) dénoncé par toute l’Afrique et par le monde entier. Le Sénégal officiel se couvrant de honte».
Dias et ses camarades pointent leur mise à l’écart dans la conduite des affaires publiques et la mise en avant de «transhumants de la pire espèce». Pourtant, signalent-ils, le Bcg n’est pas moins méritant que «ces transhumants». Ledit parti ayant été, selon son leader, l’un des premiers partis à soutenir la candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2012.