Le Bloc des centristes gaïndé (BCG) a officiellement annoncé son départ de la coalition présidentielle pour intégrer Manko Taxawu Sénégal. Une nouvelle qui n’est pas vraiment une surprise car les dernières sorties de son leader laissaient deviner une fracture avec Benno Bokk Yakaar. Le parti voudrait éviter, indique-t-on, « la reconduction d’une Assemblée nationale asservie face à l’exécutif et au judiciaire ». Jean Paul Dias et ses camarades évoquent également « une persistance de l’instrumentalisation, de la manipulation de la justice contre de dignes concitoyens dans le seul but de règlements de comptes politiciens vis-à-vis de ceux qui osent manifester une quelconque ambition politique démocratique pour le Sénégal, le cas le plus significatif étant celui de la détention arbitraire du maire de Dakar dénoncé par toute l’Afrique et par le monde entier. Le Sénégal officiel se couvrant de honte ».
Toutefois, ce n’est pas avec l’affaire Khalifa Sall que les opposants ont commencé leur marathon judiciaire. Les libéraux ne le démentiront pas. Mais, c’est quand l’affaire de la fusillade à la mairie de Mermoz-Sacré Cœur, qui s’est soldée par la mort de Ndiaga Diouf, dans laquelle son fils est impliqué, a été réactivée que M. Dias a commencé à se montrer plus virulent (il faut dire qu’il a toujours conservé son franc-parler et n’hésitait pas à dire crûment son avis sur la gestion du Président Sall, ndlr). Comme Wade, Jean Paul Dias ne veut pas rester les bras croisés pendant que son fils et ses amis sont martyrisés par un pouvoir dont il fait parti de la coalition.
D’ailleurs, la caravane menée par le maire de Mermoz-Sacré Cœur aurait été arrosée de grenades lacrymogènes, hier, par les forces de l’ordre à l’étape de Diourbel. Ce qui n’est pas pour contribuer à la pacification de l’espace politique déjà pleine de tensions. Mais connaissant Barthélemy Dias, la riposte ne se fera pas attendre longtemps. Sûr que Macky et ses affidés en verront encore des vertes et des pas mûres.