L’islamologue suisse Tariq Ramadan est visé par deux plaintes pour viol. La première a été déposée par Henda Ayari. Cette ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque avait raconté dans un livre sa rencontre avec Tariq Ramadan, mais sans le nommer.
Elle a finalement franchi le pas. Le scandale de l’affaire Harvey Weinstein l’a poussée à parler. « Cette campagne contre le harcèlement m’a poussée à libérer ma parole à donner le nom de la personne qui m’a agressée », a expliqué la militante féministe. « J’ai vécu une nuit de cauchemar, j’ai cru mourir vraiment », a témoigné Henda Ayari, invitée lundi 30 octobre de franceinfo.
« Je me suis sentie en danger de mort »
Les faits présumés remonteraient à mars 2012. Tariq Ramadan aurait invité Henda Ayari dans une chambre d’hôtel et l’aurait violée. « Je suis partie en toute confiance. Il s’est jeté sur moi d’une façon très violente et ça a été très traumatisant. Je me suis sentie en danger de mort. »
A un moment, il m’a étranglé, il m’a coupé la respiration. J’étais persuadée qu’il me tuerait ce soir-là.
Henda Ayari à franceinfo
« Je n’ai pas eu la force de m’enfuir, je suis restée toute la nuit dans mon coin. Et je suis partie le matin », a témoigné Henda Ayari.
« Il m’a dit que j’avais ce que je méritais. Le fait que je sois habillée à l’occidentale était une manière de provoquer le désir. Il m’a reproché de ne pas être une femme d’expérience sexuellement », a ajouté Henda Ayari.
« J’ai confiance en la justice et je la laisse faire son travail »
Tariq Ramadan nie les faits et dénonce une « campagne de calomnie ». « J’assume ce que j’ai dit », a réagi Henda Ayari. Elle affirme avoir reçu des menaces après avoir révélé publiquement le nom de Tariq Ramadan. « Des menaces de morts, des insultes, des gens qui disent que je suis une sioniste, une vendue, une traître, que j’attaque l’islam. C’est effrayant. J’assume ce que j’ai dit puisque je l’ai vécu, j’ai confiance en la justice et je la laisse faire son travail », a ajouté Henda Ayari.
Franceinfo