Malgré une absence de 5 ans en sélection, Issiar Dia manifeste le désir de jouer la Coupe du monde Russie 2018. Même s’il se la joue modeste, le feu follet des Lions estime tout de même qu’il a toujours des arguments à faire valoir en sélection. Aussi, Issiar exhorte-t-il les Lions à donner le meilleur d’eux-mêmes afin de composter leur ticket qualificatif à ces joutes mondiales.
Issiar, votre club de Nancy est premier non relégable au classement. N’est-ce pas une bataille acharnée pour le maintien en ligue 1 ?
Il est clair que nous avons quelques soucis au classement. Mais, on ne doit pas baisser les bras. Il faut jouer à fond toutes nos chances parce que les 5 dernières journées seront cruciales. On a encore les moyens de se sauver de la relégation en Ligue 2. On a envie de rester dans le haut niveau du football français.
Qu’est-ce qui est à l’origine de cette décadence de Nancy ?
On ne va pas aller chercher loin. Tout le monde sait que cette équipe manque d’expérience. On a en notre sein des joueurs qui jouent pour la première fois en Ligue 1. Cela a beaucoup joué. Mais, on peut combler notre déficit par quelqu’un comme Youssoupha Alioui ou encore Alou Diarra.
Pensez-vous que l’équipe pourrait sortir de l’ornière ?
Bien sûr que oui. Il suffit de faire de bons résultats, de prendre de bons points lors des dernières journées. On pourra se sauver parce qu’on a notre destin entre nos jambes. Il n’y a pas de secret, il faut juste gagner nos matchs. Et ça, j’espère que tout le monde en a conscience.
Au plan personnel, êtes-vous surpris de ce qui vous arrive en ligue 1 ?
Franchement non. Je savais déjà de quoi je suis capable. Il fallait juste que je fasse une bonne préparation. Aujourd’hui, je suis dans un groupe avec un coach qui a confiance en moi, ainsi que mes coéquipiers et autres dirigeants. À moi de rendre la monnaie de la pièce au mieux sur le terrain.
Regrettez-vous d’avoir quitté aussi tôt la ligue 1 pour les championnats moins cotés ?
Je ne regrette rien du tout. Au contraire, ça a été une bonne expérience pour moi de découvrir d’autres championnats. J’assume mes choix pleinement parce que j’ai pris la décision tout seul d’aller voir ailleurs.
Comment expliquez-vous cette renaissance de votre part ?
Il n’y a pas de secret particulier. Seul le travail paie. Cette année, j’ai certes bénéficié de la confiance du coach, mais je fais un travail sans répit. D’ailleurs, cela se prouve sur le terrain à chaque fois qu’on me donne l’occasion.
Ce serait la fin si vous ne travailliez pas d’arrache- pied ?
Ce ne serait pas du tout mort pour moi. Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, j’ai un bon curriculum vitae avec une belle expérience. C’est vrai que si je n’avais pas réussi cette saison, ce serait plus compliqué
Au plus haut niveau. Allez-vous signer un nouveau bail avec Nancy ?
Les propositions ne manquent pas. Que ce soit en France ou à l’étranger, il y a eu des contacts. Mais, ce n’est pas à l’ordre du jour. Mon objectif immédiat aujourd’hui, c’est d’aider le club à se maintenir ; on aura largement le temps de parler de ça en fin de saison. On fera le point avec mes agents.
Avez-vous déjà des contacts ?
Des clubs sont venus se renseigner et certains ont d’ailleurs fait des offres. Comme je vous le dis, on n’est pas pressé. Des clubs français ont manifesté leur intérêt tout comme certains clubs étrangers. Ne vous inquiétez-pas on prendra la meilleure décision au bon moment.
Pensez-vous, comme certains techniciens, que vous avez toujours votre place dans cette équipe du Sénégal ?
Oooh ! Vous savez, moi quand je joue, je ne pense même pas à l’équipe nationale. Je reste concentré sur le terrain. Et pour la sélection, je me suis fait une idée claire dessus : Si je dois être appelé, le coach n’hésitera pas à le faire. Mais, comme je le dis, je ne vais pas mourir pour autant. J’ai prouvé et j’ai encore envie de bien prouver pour que les gens sachent que je suis là.
Avez-vous eu l’occasion de discuter avec le coach ?
Non, du tout. Il ne m’a jamais appelé et nous n’avons aucun contact particulier. Là, le coach appelle tranquillement ses joueurs. Il fait son boulot comme il se doit dans son coin. Je pense que c’est ça le plus important. Moi, je ne suis qu’un simple joueur de l’équipe. Il n’y a vraiment aucun souci là-dessus. Je respecte ses choix. Et comme je l’ai déjà dit, je ne vais pas mourir si je ne viens pas en équipe nationale.
L’ambiance de l’équipe nationale doit vous manquer, non ?
Je vis bien cette situation. En un moment de l’histoire, j’étais fréquent en sélection. Mais, depuis quelques années, je suis de loin l’évolution de l’équipe. Et comme je l’ai dit, ça ne me dérange pas du tout. Je ne peux pas parler de quelque chose que je ne connais pas. Je ne suis pas à l’intérieur du groupe pour parler de son ambiance. Moi, je pense qu’il faut vraiment laisser Aliou Cissé travailler parce qu’il est là pour mettre en place un projet à long terme. Dans le football, nous n’avons pas besoin d’être de bons amis pour jouer ensemble. Ça, tous les professionnels le savent.
Aliou Cissé est-il toujours l’homme de la situation malgré l’élimination des lions en ¼ finale de la dernière CAN ?
Je ne sais pas. En tant que footballeur, on ne peut pas avoir la prétention de dire qu’un tel ou un tel a les compétences pour réussir à la tête de l’équipe nationale. Ce travail appartient exclusivement au président de la Fédération et ses collaborateurs. Nous, on est de simples joueurs. On est là pour exécuter les consignes du sélectionneur. Nous, c’est sur le terrain que nous nous exprimons.
Comment avez-vous vécu l’élimination du Sénégal de la CAN-2017 ?
Je l’ai très mal vécue parce qu’il y avait les moyens d‘aller jusqu’au bout de la compétition. En tant que compétiteurs, nous savons que ce sont des choses qui arrivent. Mais, au-delà de tout cela, je pense qu’on a de quoi à être fier de l’équipe du Sénégal parce qu’elle a tout donné. Depuis quelque temps, la fédération et le staff technique font de sorte que les joueurs soient dans d’excellentes conditions ainsi que l’administration. Certainement, c’est ce qui est à l’origine des belles prestations de l’équipe.
Est-ce que vous vous êtes senti concerné par le travail de l’équipe lors de la compétition ?
Bien sûr. J’avais des fourmis aux pieds. Parce que nous sommes tous des Sénégalais. J’étais à fond derrière l’équipe. Même si on a envie d’être sur le terrain, on se contente du petit écran pour accompagner les coéquipiers.
Avez-vous la Coupe du monde 2018 en ligne de mire ?
Qui ne rêve pas de jouer une Coupe du monde ? En tout cas, ce n’est pas moi. Effectivement, je rêve de jouer cette compétition. Mais, comme je vous l’ai dit tantôt, je ne fais pas de ça une fixation ou une priorité. Avant le Mondial, il y a d’abord la suite des éliminatoires. Cependant, c’est mon club qui reste ma priorité même si on ne sait pas ce que nous réserve l’avenir.
Avec l’avènement de jeunes talents, pensez-vous avoir toujours votre place dans cette équipe du Sénégal ?
Ça, je ne sais pas. En tout cas, ce qui reste constant, c’est que je suis un footballeur avec un poste bien connu. Maintenant, tout dépendra du projet du coach et des hommes qui vont l’animer. Si je suis parmi ceux-là tant mieux. Dans le cas contraire, je continue le travail comme je l’ai toujours fait. Là, je ne me fais pas de souci, je dors tranquillement la nuit.
Galsenfoot