Une façon de réparer l’injustice? En un tweet, Barack Obama a invité ce mercredi 16 septembre à la Maison Blanche un collégien musulman interpellé pour avoir apporté à l’école une horloge numérique que la police avait pris pour une bombe factice.
« Belle horloge, Ahmed. Tu veux l’apporter à la Maison Blanche? », a lancé le président américain, s’immisçant dans une affaire qui a suscité une avalanche de réactions, les policiers du Texas impliqués se voyant reprocher un excès de zèle fondé sur un sentiment islamophobe. « Nous devrions inciter plus d’enfants comme toi à aimer les sciences. C’est ce qui fait la grandeur de l’Amérique », a-t-il ajouté.
« Les hypothèses et la peur ne font rien pour notre sécurité, elles nous entravent. Ahmed, reste curieux et continue à créer », a aussi réagi Hillary Clinton, candidate démocrate à la Maison Blanche en 2016.
« Le proviseur et des policiers m’ont conduit dans une pièce où cinq policiers m’ont interrogé, fouillé, saisi ma tablette et mon invention », a relaté l’adolescent au journal Dallas Morning News. « Puis j’ai été conduit dans un centre de détention juvénile, où j’ai été fouillé, ils ont relevé mes empreintes digitales et ont pris des photos de moi », a poursuivi l’ingénieux adolescent.
L’inventeur en herbe, qui vit à Irving, près de Dallas, a précisé avoir été interdit de téléphoner à ses parents durant son interrogatoire. Enfin relâché, il a quand même été renvoyé trois jours de son collège.
« Un signal d’alarme »
« Cette arrestation est un signal d’alarme », a réagi Alia Salem, une responsable au Texas du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR). Selon l’organisation, cette affaire n’aurait pas eu lieu si l’adolescent ne s’était pas nommé Ahmed Mohamed.
De son côté, la police s’est défendue d’avoir mal agi, expliquant notamment avoir menotté l’adolescent « pour sa propre sécurité ». « Il s’agissait d’un dispositif très suspect. Nous vivons à une époque où l’on ne peut pas emporter de telles choses à l’école », a déclaré Larry Boyd, chef de la police dans un conférence de presse.
Dans une lettre adressée aux parents d’élèves, le proviseur du lycée MacArthur d’Irving a défendu l’action de la police. « Soyez assurés que nous prendrons toujours les mesures nécessaires pour que notre école soit la plus sûre possible », a écrit Daniel Cummings.