Isabelle Adjani visée par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale, Diagna Ndiaye lui prête 2 millions d’euros

Avec 214.000 sociétés « offshore » dans 21 paradis fiscaux, les Panama Papers, qui ont éclaboussé des chefs d’Etats, des hommes d’affaires et de nombreuses personnalités publiques, sont le plus gros scandale d’évasion fiscale de l’histoire. Dernière « victime » rattrapée par la tempête : l’actrice aux cinq « César » Isabelle Adjani.

Son nom figure en effet dans la base de données du Consortium international des journalistes d’investigation, accessible par tous sur internet et, selon « l’Express », une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale » menée par le parquet national financier (PNF) a été ouverte contre elle dès 2016. Les investigations ont été confiées à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

Une société offshore créée pour « protéger son anonymat et sa sécurité »
En cause ? Une société immatriculée dans les îles Vierges britanniques : Deckert Investments Limited. Fondée avec l’aide du cabinet Mossack Fonseca, au cœur du scandale des Panama Papers, la société est administrée par une société fiduciaire basée à Singapour. Isabelle Adjani en est l’actionnaire.

Auditionnée par les enquêteurs à Nanterre en mars 2018, l’actrice, assistée par son avocat David Lepidi, assure que la société « n’a jamais servi ». Elle devait permettre de produire un film et de recevoir les cachets afférents, mais le projet « n’a jamais abouti ». Aucun compte n’a donc été ouvert par la société offshore.

L’avocat aurait dans le même temps fourni deux courriers de Mossack Fonseca certifiant que Deckert n’a jamais été utilisée. L’existence de cette société relèverait, selon lui, d’une volonté de « cacher son identité, pas son argent » :

« Isabelle n’a bénéficié d’aucun avantage financier mais avait comme simple objectif de préserver sa confidentialité. »
Pas de chance…

Un déménagement en Suisse, puis au Portugal
Si la défense a semblé convaincre, l’enquête ne se limite pas à cette seule société. Elle porte également sur le train de vie d’Isabelle Adjani… et plusieurs zones d’ombre persistent.

Après avoir déménagé avec ses deux fils en Suisse en 1996, pour moins de deux ans (officiellement parce qu’une loi y empêche les pères de demander la garde d’un enfant ; rien à voir avec la fiscalité donc…), l’actrice est désormais résidente fiscale du Portugal.

Elle a demandé à y bénéficier du statut de « résident non habituel » : un statut privilégié car il fixe son taux d’imposition sur le revenu à 20% et, en cas de retraite sur place, prévoit une exonération d’impôt pendant dix ans sur ses pensions françaises.

Un prêt de 2 millions d’euros de Diagna NDIAYE
Enfin, les enquêteurs s’interrogent sur un versement de 2 millions d’euros, découvert sur les comptes bancaires d’Isabelle Adjani et versé par Mamadou Diagna Ndiaye, un banquier sénégalais, membre du Comité international Olympique (CIO) et ancien conseiller spécial du président sénégalais, « tout en étant lié au groupe Mimran, un géant de l’agroalimentaire africain », souligne « l’Express ».

Les documents que « l’Express » a pu consulter évoquent un « contrat de prêt dans un cadre amical », un prêt de dix ans sans intérêts, permettant à l’actrice de sortir d’une impasse financière suite à une séparation amoureuse. L’enquête préliminaire est en train de déterminer si cette somme a été formellement déclarée aux impôts.

« Ce prêt est parfaitement connu du fisc, qui en détient un exemplaire dans ses fichiers », assure l’avocat de la star. Mais, selon lui, la somme n’avait pas à être déclarée dans ses revenus : « Dans l’hypothèse où le prêt procure des revenus, ces derniers sont à déclarer. Dans le cas inverse, si le prêt n’alimente pas de revenus, il n’y a pas de déclaration de revenus proprement dite à remplir. Ce prêt amical ne procure pas de revenus. »

E.P.

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