Touba reste formel par rapport aux interdits de Serigne Mountakha Mbacké, rapporte le quotidien “Vox Populi”. Des jeunes filles qui ont tenté de braver ces restrictions, à l’occasion du Magal 2019, l’ont appris à leurs dépens. Elles ont été tout simplement, chassées des lieux.
Torsades et tresses à la place des tissages
Contrairement aux années précédentes où les femmes arboraient fièrement cheveux naturels, faux-ongles et cils. Le tout sur une peau dépigmentée. En 2019, la donne est tout autre. Elles sont arrivées à Touba, sans fard ni artifices. Le choix est porté sur des tresses simples, les torsades ou les cheveux attachés. Le tout caché sous des foulards.
Les talibés veillent au grain, aux alentours de la grande mosquée de Touba et dans la ville. Néanmoins, certaines ont tenu à faire des faux-cils. Malheureusement pour elles, les “Yaye Fall” de Sokhna Diarra, n’hésitent pas à les rappeler à l’ordre.
Dans les mausolées appelées “Khabrou”, l’une d’entre elles, Sokhna Baly, est très rompue à la tâche. Carrure imposante, physique de gladiateur, elle fait sortir des files d’attente toute femme affichant des faux-cils, des fentes osées ou des faux ongles.
“Ils pouvaient épargner nos faux-cils”
Même scénario du côté de la demeure de Serigne Bass Abdoul Khadre Mbacké. Certaines femmes n’hésitent d’ailleurs pas à retirer leurs faux-cils à l’avance, par peur d’être rappelées à l’ordre.
Awa Séye, interrogée par “Vox-populi” déclare : “je préfère sacrifier les 3500 francs CFA investis pour ces faux-cils, plutôt que de ne pas effectuer mon ziarr”.
Elle ajoute : “mais qu’à cela ne tienne, j’ai enlevé tout. Car pour moi, venir à Touba sans effectuer mon magal est une peine perdue. Maintenant, il (le marabout: ndlr) nous interdit les cheveux naturels, la dépigmentation, il pouvait au moins épargner nos faux-cils”.