Agé de 38 ans environ, Abdou Khadre Fall est décédé hier dans des conditions horribles. Sa tête a été écrasée par une pompe-moteur. Le drame s’est produit aux Industries chimiques du Sénégal (Ics), à Mboro.
Employé dans ce géant d’extraction de phosphates et de la fabrication d’engrais que sont les Ics, Serigne Abdou Khadre Fall, natif de Diourbel, ne savait nullement pas qu’il avait rendez-vous avec la mort en se rendant comme d’habitude au travail, à Mboro, hier jeudi dans la matinée.
En effet, il était 11 heures quand ce jeune électromécanicien a pénétré dans l’usine afin de vérifier les moteurs de qui seraient à l’arrêt annuel. Ce, pour les réalimenter.
12 heures , le jeune ingénieur électromécanicien a commencé la réalimentation. Hélas, pour Abdou Khadre, il n’a pas pu réalimenter un deuxième moteur. Car, la première « pompe-moteur » lui est tombée sur la tête, l’écrasant complètement. « Il est mort sur le coup et les gens n’avaient que leurs yeux pleurer face à ce spectacle insoutenable », nous confie une source travaillant dans l’usine.
Informés de l’accident qui venait de se produire à l’instant même, les gendarmes sont venus faire le constat. Mais, précisent nos sources, « puisque l’usine a un centre de santé et des médecins, ceux sont eux-mêmes qui sont venus récupérer le corps sans vie du jeune Abdou Khadre Fall ».
Le Directeur général des Ics rappelé dare-dare
Informé de la mort dans des conditions horribles de son jeune employé, le directeur général de l’Industrie chimique du Sénégal, M. Alassane Diallo, qui se trouvait à Tivaouane pour présenter ses condoléances, s’est dare-dare rendu à Mboro afin de s’enquérir de la situation.
Arrivé sur les lieux aux environs de 14h30mn, le « patron » des Ics s’est rendu sur le lieu du drame avant d’aller à l’infirmerie de l’usine pour voir le corps sans vie de Abdou Khadre et se recueillir dessus. Après la visite du directeur général, l’ambulancier de l’infirmerie de l’usine et quelques responsables de ladite industrie, se sont chargés de ramener le corps sans vie de Abdou Khadre Fall chez lui à Diourbel. Il était 15heures passées.
Des employés dénoncent leurs difficiles conditions de travail
Une mort atroce qui démontre les difficiles conditions de travail des employés de ladite usine. C’est du moins ce que soutiennent certaines sources qui confient, qu’aux « lcs de Mboro, c’est l’enfer ».
« Les travailleurs sont considérés parfois comme des esclaves. Ils ne sont pas mis dans des conditions idoines afin qu’ils puissent faire leur travail en toute sécurité. Raison pour laquelle, à chaque fois, nous enregistrons beaucoup de blessés ici à l’usine », se plaignent nos interlocuteurs.
Une chose est sûre, ce drame repose avec acuité la lancinante question de la sécurité sur les lieux de travail. Une question rarement agitée par les responsables syndicaux qui préfèrent axer leurs revendications, encore et toujours, sur les augmentations de salaires ainsi que sur l’octroi de nouvelles primes !
Le Témoin