Après deux semaines d’observations continues, des scientifiques ne comprennent pas comment survit cet ascète hindou de 83 ans, qui prétend n’avoir pas bu ni mangé depuis l’âge de 8 ans.
Béni à l’âge de 8 ans par la déesse Amba Mata, Prahlad Jani, 83 ans, se passe depuis d’eau et de nourriture. C’est en tout cas ce que les disciples de ce yogi prétendent. Pour eux, Mataji survit grâce à l’énergie du soleil. «Je n’ai pas renoncé à l’eau et à la nourriture, je n’en ressens plus le besoin», déclare le maître hindou qui dit méditer pour récolter de l’énergie dans Figaro.fr.
Sur le plan scientifique, cette histoire semble parfaitement incongrue. On estime en général qu’un homme peut se passer d’eau pendant quelques jours, une dizaine au grand maximum. Quant aux grévistes de la faim, il est bien rare qu’ils dépassent 40 jours de jeûne même si quelques cas exceptionnels auraient dépassé les 70 jours.
Des médecins indiens se sont tout de même penchés sur le cas de l’octogénaire, plus connu en Inde sous le nom de Mataji. Sous l’égide de l’Organisation de recherche et de développement du ministère de la Défense indien (DRDO), l’expérimentation a duré 15 jours pendant lesquels l’ascète a été filmé 24 heures sur 24. Pendant ces deux semaines, Prahlad Jani n’a pas bu une goutte d’eau et n’a pas mangé le moindre petit morceau de pain.«Lorsqu’une personne commence à jeûner, nous pouvons observer des changements dans son métabolisme, mais dans son cas précis nous n’avons rien vu de tel», constate le Dr Ilavazahagan, le directeur de l’Institut national de défense spécialisé en physiologie.
Plus étonnant, l’homme n’est pas allé une seule fois aux toilettes. «Nous ne comprenons toujours pas comment il survit sans uriner ni déféquer. Ce phénomène reste un mystère», a déclaré Sudhir Shah, le neurologue responsable de l’équipe de 30 médecins qui ont observé le yogi dans un hôpital à Ahmedabad. S’il parait improbable que l’ascète se soit privé d’eau et de nourriture pendant presque toute sa vie, il semble donc que l’homme dispose de capacités de survie étonnantes au niveau physiologique.
Le DRDO espère tirer des différents scanners, examens sanguins, mesures de l’activité cérébrale et cardiaque de l’ascète, quelques éléments qui permettraient d’éclairer un peu le mystère qui l’entoure. Les résultats et premières interprétations des données seront disponibles dans quelques mois. Le Dr Ilavazahagan espère que de ces observations pourront naître des pistes de recherche permettant d’accroître la résistance des militaires indiens ou d’aider les victimes de catastrophes naturelles