Après les dernières pluies du week-end qui ont chassé les populations de leurs maisons inondées, le calvaire continue pour les habitants de la banlieue qui constatent et fustigent avec impuissance la flambée des tarifs imposés par les «cars rapides», clandos et «ndiaga ndiaye». A Thiaroye, comme à Keur Massar, les charrettes ont pris la relève pour le transport des sinistrés et de leur bagage moyennant 100 FCFA par passager.
Après la plus c’est le beau temps, dit-on. Mais dans la banlieue et certains quartiers de la capitale sénégalaise, après la pluie c’est la galère. Les populations sinistrées des zones inondées de la banlieue ne savent plus où donner de la tête.
Hier, c’est par centaines que les populations de la banlieue ont quitté les zones inondées pour trouver refuge dans les rares localités quelque peu épargnées par les eaux. Leur quelque bagages qui ont été épargné par la pluie sur la tête ou embarqué à bord de charrettes, tous ont pris le chemin pour chercher refuge dans des zones non inondés.
Un spectacle désolant. Fatiguée, avec des cernes qui enveloppent son visage témoignant d’un manque de sommeil, Aissatou Fall peste « nous avons des autorités démissionnaires. Pour eux, la banlieue ne sert qu’à faire des meetings, rassembler des gens pauvres en échange de quelques billets de banque. Et après leur élection, il oublie toujours les sénégalais du bas peuple ».
A quelques pâtés de cette bonne dame, un homme d’une quarantaine d’années est accroupie, valise sur les genoux. Abdou Fall est tellement en colère qu’il a pris des secondes pour répondre à notre question. « J’ai beaucoup de choses à denoncer dans ce pays. Seulement je ne peux pas le dire sans insulter nos dirigeants. Et étant donné que nous sommes dans un pays où la justice est entre les mains de nos incapables dirigeants mieux vaut que je me taise » a t-il asséné la voix tremblante.
A Keur Massar, c’est une charrette remplie de bagages et sur lequel, sont agrippés des membres d’une même famille. Le conducteur fait des manœuvres afin de se frayer difficilement un passage. Les passagers sont obligés par moment de se courber les jambes pour éviter de se mouiller.
« C’est le même spectacle qui se répète depuis samedi et cela témoigne du manque de respect et de patriotisme de nos dirigeants. La preuve, pour nous montrer sa désolation, le président Macky Sall a seulement fait un tweet. A quoi bon ce message s’il n’est pas capable de descendre sur le terrain non pas avec des promesses mais avec des actes » charge cet enseignant nommé Aliou kane.
A Thiaroye, Keur Massar, les charretiers se sont frottés les mains. En effet, ceux qui veulent aller d’un bout à l’autre dans un quartier inondé doivent débourser 100 FCFA pour un trajet de quelques petites minutes. Dix passagers sont entassés sur une charrette avec cette pandémie du coronavirus. Le port du masque est quasi inexistant.