Indignation en Espagne: trois jeunes sénégalais accusés de viol sur une espagnole de 19 ans acquittés pour insuffisance de preuves
Trois jeunes Sénégalais sont cités dans une affaire de viol collectif dans la ville de Tenerife en Espagne. Le trio de Sénégalais est accusé d’avoir drogué puis abusé d’une jeune Espagnole de 19 ans, qu’ils avaient rencontrée dans une boite de nuit. Avant-hier, la justice espagnole a relaxé les trois Sénégalais, disant ne pas disposer de suffisamment de preuves.
C’est à se demander si l’Etat du Sénégal ne prendra pas, un jour, la décision de rapatrier au pays tous les fils de la diaspora. Et pour cause, il ne se passe presque pas de jour sans que des nouvelles faisant écho d’évènements impliquant des Sénégalais ne nous parviennent d’une partie du monde. Si ce ne sont des jeunes Sénégalais qui se font tuer par des néofascistes italiens, c’est des compatriotes qui se tuent les uns les autres, à l’image de Bigué Ndao tuée par son mari sénégalais Cheikh Ahmadou Bamba Mbaye au Canada.
Cette fois, c’est d’Espagne que la mauvaise nouvelle est venue. En effet, un groupe de trois jeunes Sénégalais ont été interpelés après une plainte d’une jeune espagnole qui accuse nos compatriotes d’avoir abusé d’elle dans la ville de Tenerife.
Les faits, selon le journal «La Opinión de Tenerife», sont survenus, il y a plus d’un mois, lorsque la jeune fille est sortie avec un groupe de Sénégalais dans une discothèque bien connue de la ville de Puerto de la Cruz. Et si on ignore ce qui s’est réellement passé lors de cette nuit, on sait que la jeune Espagnole a été retrouvée le lendemain matin en train de déambuler dans les rues de la ville.
La jeune femme a été traitée à l’hôpital universitaire des Canaries, qui a lancé le protocole d’abus sexuel et a alerté le service d’urgence 112, qui a ensuite signalé à la police nationale de La Laguna qu’elle avait été violée et que l’affaire avait été portée devant la Cour de la Guardia de La Laguna, puis à la Cour d’Instruction n°1 de Puerto de la Cruz, municipalité où l’agression alléguée aurait eu lieu.
«Ils ont abusé de moi, mais je ne pouvais pas m’enfuir»
Le dossier de la police montre que la victime se souvenait de tout jusqu’à ce qu’il prenne son dernier verre, vers quatre heures du matin. Là, elle a commencé à se sentir mal, alors elle est allée dehors pour prendre l’air et, se sentant mal, elle est retournée à l’intérieur pour voir ses amis, mais son état s’est aggravé. Quand elle est partie pour la deuxième fois, elle s’est assise sur le trottoir. C’est à ce moment-là que tout a commencé à s’effacer et seulement à garder des lueurs. «Ils ont abusé de moi, mais je ne pouvais pas m’enfuir», a-t-il dit. Une déclaration corroborée par des témoins, qui l’ont vue parler à trois garçons qui se trouvaient dans une voiture grise et que, plus tard, elle est partie avec eux.
Selon la déclaration d’un des trois Sénégalais, c’est à la sortie de la boite de nuit que lui, ses deux amis et compatriotes ainsi que la jeune Espagnole sont allés à un appartement d’un de ses amis, dans le centre de Puerto de la Cruz, qui a offert de recevoir la jeune fille et qu’ils y ont entretenu des rapports sexuels consentis. «Ensuite, nous l’avons ramenée chez elle à La Laguna».
Devant le juge, la présumée victime a nié avoir eu des rapports sexuels consentis. Lors de sa déclaration, elle a dit qu’elle avait des souvenirs de l’un des jeunes abusant d’elle tandis qu’au moins un autre l’a touchée. Elle a également déclaré qu’elle n’avait pas seulement été violée, mais qu’elle avait reçu 20 euros pour acheter la pilule contraceptive le lendemain. Le juge a également pris une déclaration de l’un des trois jeunes hommes ainsi que celles de neuf témoins.
Prudence…
Pourtant, malgré tout, les jeunes Sénégalais sont sortis d’affaire. En effet, la justice espagnole a décidé de les relaxer, disant n’avoir vu aucune raison d’envoyer le groupe de Sénégalais en prison. L’autorité judiciaire souligne que, dans les procédures préliminaires, il y a toujours un manque d’analyse qui peut être décisive pour clarifier ce qui s’est passé, soulignant que l’affaire «mérite la plus grande prudence».
En Espagne, l’affaire a indigné plus d’un et selon le média «CasoAislado» des organisations féministes ne sont pas sorties «pour défendre la jeune fille de 19 ans» et regrette que Justice et féminisme ne poursuivent que «l’homme blanc». «Pourquoi ne pas les mettre en détention préventive pendant 2 ans ? Pourquoi le conseil municipal et la mairie ne sont-ils pas impliqués ? Pourquoi le ministre de la Justice ne dit-il pas que le juge ne travaille pas ? Pourquoi les féministes ne montent-elles pas des manifestations ?», questionnent les organisations.
Sidy Djimby NDAO
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