L’inauguration de la grande Mosquée Massalikoul Jinane a été la grande révélation de cette année 2019. Quinze ans après le lancement du projet sur lequel ont œuvré quelque 800 ouvriers, Massalikoul Jianane qui a une capacité d’accueil de 30 000 fidèles (10 000 à l’intérieur et 20 000 sur l’esplanade) est sorti de terre et inauguré le vendredi 27 septembre 2019 sis à Colobane.
Massalikoul Jinane qui signifie les « Chemins du Paradis » fait partie des plus grandes Mosquées en Afrique au Sud du Sahara. Construite à la gloire de Cheikh Ahmadou Bamba (père du mouridisme), Massalikoul Djinane culmine à 75 mètres de hauteur, 80 si l’on compte le pinacle du grand minaret. « Il y a d’abord une tradition islamique globale de gigantisme pour marquer l’espace et donner des lieux de convergences aux musulmans. Ensuite, il y a la volonté de la confrérie mouride de se donner l’image d’un destin fabuleux qui doit se refléter à travers ses mosquées », analyse Cheikh Gueye, docteur en géographie à l’Université de Strasbourg et auteur de « Touba, capitale des mourides ». Le projet serait estimé à 20 milliards de francs CFA (30 millions d’euros) – qui inclut la mosquée (dont le gros de l’œuvre a coûté entre 10 et 12 milliards de francs CFA), une résidence de luxe et un institut d’études islamique – a été financé exclusivement en interne. Depuis 2013, les donations des membres de la confrérie affluent depuis le Sénégal comme au sein de la diaspora, très active, même s’il est difficile d’obtenir une comptabilité précise du montant offert. Inaugurée le 27 septembre dernier, toute la Oumah Islamique a rehaussé de sa présence ce grand événement. Cette phase cruciale de l’histoire du Mouridisme magnifie d’avantage les grandes œuvres de Serigne Touba Khadimou Rassoul et pérennise la victoire qu’il a obtenu des colons blancs. ll y a toujours une dimension universelle dans ce genre de réalisation », avance Abdou Aziz Mbacke Majalis. Et les mourides en sont convaincus : les dorures de Massalikoul Djinane rayonneront au-delà du Sénégal et de l’Afrique. Un large programme culturel et religieux composé d’expositions, de récital de coran, de poèmes du Cheikh et autres conférences, devra rythmer quotidiennement cette grande bâtisse qui est désormais un patrimoine mondial de l’humanité.L’inauguration de « ces chemins du Paradis » aura été la grande révélation de l’année 2019 qui tire à sa fin.