Le procureur de la République a demandé la levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall. Une requête qui a causé une levée de boucliers chez ses partisans. Ils ne comprennent pas que Serigne Bassirou Guèye fasse une pareille demande alors que jusque-là l’institution parlementaire a nié ce droit à Khalifa Sall qui se trouve être en prison.
Déjà, lors de la l’ouverture de la première session de l’Assemblée nationale, le leader du FSD/BJ, Cheikh Bamba Dièye, avait tenté de mettre la question sur la table avant de se faire recadrer par Abdou Mbow qui lui a rappelé le règlement intérieur de l’Assemblée qui dit qu’il n’y a pas de débat de fond au cours de ladite session. De son côté, Jean-Paul Dias s’était défoulé comme pas possible sur le pape du Sopi à qui il reprochait sa démission avant de l’accuser d’avoir fait un deal avec le régime.
Invité à l’émission remue-ménage, le Pr Ndiack Fall d’indiquer : « Les dispositions de l’article 61 de la Constitution tout comme le règlement intérieur de l’Assemblée prévoient que la poursuite ou la détention d’un député cesse si l’Assemblée le requiert ». Ce n’est pas tout, à l’en croire, « c’est à l’Assemblée de prendre ses responsabilités pour demander la levée de la détention provisoire puisqu’elle en a les prérogatives ». « Ceci étant, si elle faisait la sourde oreille, autrement dit, si elle agissait comme si de rien n’était, elle serait dans l’obligation, ultérieurement, si jamais M. Khalifa Sall est attrait devant la juridiction répressive, de songer à lever ladite immunité », a-t-il dit.
Cependant, il est peu probable que l’Assemblée nationale demande l’arrêt des poursuites contre Khalifa Sall. Ce, pour la bonne et simple raison que la majorité est convaincue de la culpabilité du maire de Dakar. Il ne faudrait donc pas compter sur elle pour appuyer l’opposition si jamais elle demandait l’arrêt des poursuites. Oumar Sarr, Barthélemy Dias et Ousmane Ngom en savent quelque chose. Eux qui ont vu leur immunité levée en moins de temps qu’il faut pour le dire afin de permettre à la justice de poursuivre son travail.