Yonou askan wi/Mouvement pour l’autonomie populaire annonce son départ de la mouvance présidentielle. En conférence de presse, le mercredi 04 mai dernier, les camarades de Madièye Mbodj ont accusé les coalitions Benno Siggil Senegaal (Bss) et Bennoo Bokk Yaakaar (Bby) de n’avoir pas agi à la mesure de leur rôle de sentinelle pour pousser le président de la République à honorer le pacte politique et éthique conclu dans le cadre des Assises nationales. Ils ont ainsi appelé à la place un Plan Sénégal indépendant (Psi) pour contrer la politique de bradage du patrimoine national de l’actuel régime.
Une nouvelle fissure au sein de la mouvance présidentielle ! Après le Mouvement de la réforme et du développement social (Mrds) du député Imam Mbaye Niang et Bes du niakk de Serigne Mansour Sy Djamil, c’est au tour du parti Yonou askan wi/ Mouvement pour l’autonomie populaire de se démarquer du camp présidentiel. En conférence de presse tenue, ce mercredi 4 mai dernier, les camarades de Madièye Mbodj ont annoncé la fin de leur compagnonnage avec les coalitions Benno Siggil Senegaal (Bss) et Bennoo Bokk Yaakaar (Bby). Selon le délégué général adjoint également porte-parole national du parti, Madièye Mbodj, cette décision de rompre les amarres avec la mouvance présidentielle a été entérinée le 3 avril dernier par le Conseil général du parti, la plus haute instance après le congrès, lors de sa 9e session convoquée pour évaluer le référendum du 20 mars dernier.
Revenant sur les motifs de ce double divorce avec Bss et Bby, Madièye Mbodj accuse les deux coalitions de n’avoir pas agi à la mesure de leur rôle de sentinelle pour pousser l’actuel chef de l’État à honorer le pacte politique et éthique conclu dans le cadre des Assises nationales. «Bby qui devait être le dernier rempart contre les dérapages a plutôt fait preuve d’une grande passivité et a eu toutes les peines du monde pour se doter de formes partagées de structuration et de fonctionnement. Quant à Bss, cette coalition a laissé faire, d’autant plus qu’elle-même a pris le parti de tourner le dos aux résultats des sept (07) séminaires qu’elle a organisés, tourné le dos à son propre programme en douze points et cent vingt mesures, tourné le dos à son pacte d’engagement éthique et politique ainsi qu’au serment d’engagement politique et éthique de son candidat au premier tour», a dénoncé le porte-parole national du Yonou askan wi.
«Les attentes des acteurs des changements intervenus au sein de notre pays ont été déçues dans tous les domaines, politique, institutionnel, économique, social, culturel et éthique. Le non-respect des engagements va bien au-delà. Il s’inscrit dans la remise en cause des ruptures et du changement de cap attendus au profit de notre pays et de notre continent. Les engagements publics qui devaient matérialiser les conclusions des Assises nationales n’ont pas été respectés par le Président Macky Sall après son élection», déplore encore Madièye Mbodj dans son propos liminaire.
Poursuivant son propos, le délégué général adjoint du Yonou askan wi est revenu sur le bilan à mi-parcours de l’actuel régime qui, selon lui, se résume par une politique éloignée des objectifs communs de départ, malgré quelques mesures positives en matière de politiques sociales. En effet, Madièye Mbodj a notamment fustigé le choix des réformes peu substantielles en quinze mesures lors du référendum du 20 mars dernier et la décision du gouvernement sénégalais de signer les Accords de partenariats économiques (Ape) en dépit des risques durables que présentent ces accords sur le présent et le devenir des sénégalais.
Il a ainsi exhorté les députés à rejeter ces accords tout en annonçant la mise en place d’un nouveau front des Assises nationales pour fédérer toutes les forces démocratiques et patriotiques autour d’une nouvelle orientation républicaine, patriotique et progressiste largement partagée. Cela, dans la perspective du lancement d’un Plan Sénégal indépendant (Psi) dont l’objectif serait de « contrer la politique de l’actuel régime tournée vers le bradage du patrimoine national, la libéralisation et la privatisation au profit des monopoles »
Sud Quotidien