L’imam de la mosquée Abou-Oubeyda de l’Unité 26 des Parcelles Assainies (banlieue de Dakar), Ousmane Galadio Kâ, a dénoncé vendredi les dérives sur les réseaux sociaux et a insisté sur l’importance pour la société du respect des règles d’éthique et de déontologie du métier de journaliste.
’’Ce que tout le monde déplore ces temps-ci, ce sont les dérives sur les réseaux sociaux. Ces réseaux devraient faciliter les relations entre les gens’’, a estimé le chef religieux dans un sermon donné après la prière de l’Aïd-el-Kébir ou Tabaski, la fête musulmane dédiée au sacrifice du mouton.
S’exprimant en wolof, il a déploré que cette catégorie de médias soit devenue « un moyen de transmission des insultes et des images obscènes, un instrument servant à diffamer les autorités et les chefs religieux’’.
Selon l’imam Ousmane Galadio Kâ, les réseaux sociaux sont devenus ’’une menace, un danger’’ à même de ’’détruire la jeunesse’’ et de ’’diviser les familles’’.
’’Il y a des difficultés’’ engendrées par les réseaux sociaux, a-t-il dit, préconisant une utilisation ’’à bon escient’’ de cette catégorie de médias.
Au moins trois personnes ont passé plusieurs jours ou semaines en détention durant ces derniers mois, au Sénégal, pour des délits liés à l’usage d’Internet, des réseaux Facebook et WhatsApp notamment.
Certains des faits visés par la justice portaient préjudice au président de la République, Macky Sall, qui a été la cible, comme certains chefs religieux, des propos insultants d’un Sénégalais rapatrié mercredi des Etats-Unis d’Amérique.
Selon plusieurs médias sénégalais, Assane Diouf a été interrogé par la police judiciaire sénégalaise avant d’être relâché, à la suite de son rapatriement.
Ses vidéos postées sur YouTube, dans lesquelles il s’en prend aux autorités politiques et religieuses de son pays, ont connu une large diffusion sur les réseaux sociaux.
’’Le mensonge et la médisance’’
Ousmane Galadio Kâ a également parlé des médias classiques, de la presse notamment, en invitant ses acteurs à davantage de professionnalisme. ’’La presse, c’est quelque chose qui peut aider un peuple, le sauver, l’aider, le mettre sur les rails ou le détruire. Grâce à la presse, un peuple peut être uni, solidaire et craint’’, a-t-il dit.
’’Ce qui peut bâtir un pays et lui permettre de se développer, c’est une bonne presse. J’invite les journalistes à craindre Dieu et à respecter les règles de leur profession. Il ne faut jamais dévier des règles d’éthique et de déontologie. Il faut éviter d’écrire, montrer ou parler de choses qui peuvent engendrer la violence, créer la division et saper l’unité’’, a dit l’imam de la mosquée Abou-Oubeyda.
’’Une presse doit informer et éduquer. Les journalistes doivent se soucier de leurs responsabilités’’, a-t-il insisté.
Ousmane Galadio Kâ a par ailleurs exhorté les députés élus le 30 juillet dernier à respecter les engagements qu’ils ont pris devant les populations lors de la campagne électorale, après avoir rappelé aux fidèles que ’’le prophète a interdit le mensonge et la médisance’’.
Une partie de la communauté musulmane sénégalaise a célébré l’Aïd-el-Kébir ce vendredi.
La majorité des fidèles musulmans a décidé de célébrer la Tabaski samedi, suivant une recommandation de la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire, qui est constituée de représentants des confréries musulmanes sénégalaises.
L’Aïd-el-Kébir, le sacrifice du mouton, marque la fin du pèlerinage aux lieux saints de l’islam en Arabie Saoudite, où cette fête est célébrée ce vendredi, comme dans de nombreux pays.