Quelle mouche aurait donc piqué Idrissa Seck et Ousmane Sonko pour s’attaquer à nos confrères du groupe Futurs Médias et les désigner à la vindicte populaire ? Que leur reprocheraient-ils ? D’avoir fait leur travail en toute liberté? D’avoir été professionnels? On pourrait se poser la question. On pourrait surtout se demander dans quel pays sommes-nous finalement pour que n’importe quel quidam se permette de s’attaquer de manière virulente à des journalistes dans l’exercice de leur fonction.
Alors qu’on n’a pas encore fini de panser nos plaies, suite à l’ignoble attaque dont des reporters ont été victimes à Tambacounda par une meute de nervis, voilà qu’Ousmane Sonko, croyant être sorti de la cuisse de Jupiter, ajoute une couche supplémentaire, en remettant en cause le travail de nos confrères. Bien loin de verser dans un corporatisme aveugle nous nous devons tout simplement de constater que les journalistes du groupe Futurs Médias ont fait leur travail dans l’impartialité la plus absolue. Avec professionnalisme, dans le seul but de remplir leur mission de service public de l’information.
Idrissa Seck, mais surtout Ousmane Sonko qui accuse nommément nos confrères de publier des faux résultats, n’ont qu’à s’en prendre aux électeurs. En effet, les reporters de GFM qui étaient sur le terrain n’ont fait que collecter et diffuser les résultats des dépouillements, affichés au vu et au su de tout le monde. Ils auraient peut-être dû nous épargner la tendance livrée par leur statisticien qui a avancé qu’après dépouillement de plusieurs centres témoins, Macky Sall arriverait en tête avec 48 %. Il ne s’agissait là que d’une projection et cela avait été spécifiée comme telle. Libres à eux, pourvu que cela se fasse à partir de faits dûment établis.
Ce n’est donc pas une raison pour vouer aux gémonies d’honnêtes citoyens en les accusant de parti-pris, sans la moindre preuve.
Pis, ces attaques indignes de candidats qui aspirent à diriger notre pays, ne s’adressent pas seulement à un groupe, ni à un organe puisqu’elles visent à écraser et à mettre au pas toute une profession dont le crédo est les faits et l’interprétation à partir des faits. C’est dire, si on n’y prend garde, si jamais des journalistes, pour des raisons de concurrence ou autres, ne réagissent pas, alors qu’on ne s’étonne pas qu’un jour des nervis puissent envahir les studios de radios, de télévisions ou les salles de rédaction pour casser du journaliste.
Comme ce fut le cas dans un passé récent, avec les agressions sauvages et barbares dans les locaux de l’AS et de 24 Heures Chrono. Quelques lampistes ont été arrêtés alors que le commanditaire connu et reconnu se pavane dans les rues de Dakar, transhumant d’un régime à un autre.
Au début des années 2000 faut-il le rappeler, le Groupe Sud Communication avait fait les frais de cette intolérance pour avoir démontré, à la face du monde, que Salif Sadio était bel et bien vivant, contrairement aux affirmations fallacieuses des tenants du pouvoir d’alors. Que dire du groupe Walfadjiri ? Aussi sommes nous fonder à nous interroger : Qui sera le prochain sur la liste ? Pour peu qu’on ne réagisse pas vigoureusement. A l’évidence, cette mise à l’indexe grave tant elle s’apparente à un appel au meurtre. Et nous osons espérer que le Syndicat professionnel de l’information et de la communication (Synpics) va réagir et même se garder le droit de porter plainte pour diffamation en contraignant Ousmane Sonko à apporter la preuve de ses graves accusations. Trop, c’est trop !
Par Abdoulaye THIAM
(Sud Quotidien)