En précampagne ces derniers temps dans le fief des mourides, le leader de rewmi a déposé hier, ses baluchons à touba où il compte séjourner pendant 10 jours. Idrissa Seck dit vouloir profiter de son séjour pour terminer sa réflexion sur les programmes prioritaires qu’il entend conduire à touba. En marge, de sa visite chez Serigne moutakha Bachir mbacké hier, il a donné un avant-goût de sa vision pour la ville sainte.
Après ses visites à Mbacké Kadior et Porokhane, Idy séjourne depuis jeudi à Touba. Il a été, d’ailleurs, reçu hier par le Khalife général des Mourides Serigne Mountakha Mbacké. Une occasion pour Idrissa Seck de peaufiner sa réflexion sur les programmes prioritaires qu’il entend conduire au niveau de Touba. Il informe ainsi s’être rendu auprès des malades de la ville sainte pour se rendre compte que pour les dialyses l’hôpital de Touba n’accueillait que sept personnes par jour sur une liste d’attente de plus de 300 personnes. «Je pense qu’une telle situation mérite d’être traitée et regardée de très près. Face aux manques d’infrastructures sanitaires à Touba, le gouvernement actuel prévoit de construire un hôpital dans un lieu éloigné de l’agglomération. Je propose de transformer certaines structures existantes à l’intérieur de Touba et d’en faire de grands hôpitaux. Ce sera moins couteaux et plus accessible aux populations », a-til indiqué.
Autre chantier auquel il compte s’attaquer vraisemblablement, une fois au pouvoir, c’est celui de l’assainissement. Il fait constater que dans trois ans à peu près sur une période de 9 à 10 ans, le Magal aura lieu en plein hivernage. «Si nous ne prenons pas des dispositions pour l’assainissement de Touba, de l’entrée de Mbacké à l’entrée de Touba ; je pense que nous pourrions être appelé à faire face à des difficultés importantes», prévient-il. Quant à l’autoroute «Ila Touba», il la qualifie d’ «autoroute à pillage». Selon lui, les Sénégalais doivent bénéficier de sa rentabilité plus que les étrangers. Pour ce faire, il propose qu’on ouvre le capital à des hommes d’affaires notamment de la communauté mouride. A ces réflexions, Idy compte en éplucher et ajouter d’autres sur d’autres domaines durant son séjour de 10 jours.
IDY : «MACKY SALL VEUT S’ACCROCHER AU POUVOIR»
Par ailleurs, Idrissa Seck s’est indigné hier des arrestations effectuées lors du rassemblement de l’opposition au centreville. Selon lui, l’Etat de la démocratie au Sénégal est tellement délabré que rien ne puisse désormais le surprendre du régime de Macky Sall. «Lorsque son ministre de l’Intérieur avoue en public être là pour manipuler le dispositif électoral en vue de son élection au premier tour, je pense que toutes les populations doivent se dresser contre une telle forfaiture. L’opposition ne laissera pas faire. Macky Sall doit comprendre qu’il a hérité d’un Sénégal de stabilité et de paix», at-il expliqué. «La liberté de manifester est garantie par la Constitution. Vous avez récemment entendu le médiateur de la République dire que la marche est déjà consacrée par la Constitution et qu’il faut tout simplement faire une déclaration. Vraiment cette force utilisée pour interdire les manifestations, si on l’avait utilisé pour les encadrer, il y aurait toujours la paix et la stabilité dans le pays», se désole-t-il. Idrissa Seck demeure toutefois convaincu que le régime s’agite parce qu’il est dans l’affolement et la peur.
«MACKY SALL N’AURA PAS LE TEMPS DE CONSOMMER SES PRÊTS»
Interpellé sur le succès de l’opé- ration Eurobond du Sénégal lui permettant d’emprunter plus de 1200 milliards pour une période de 30 ans, le leader de Rewmi de reconnaitre que la signature du Sénégal est bonne. Selon lui, ceux qui prêtent savent pertinemment que le Sénégal est un pays stable, solvable avec un brillant avenir. En plus, il déclare que le marché international est en situation de surliquidité et que les titres publics sont garantis. De ce fait, les gens prêtent sans absolument aucune difficulté, ajoute-t-il. Cependant il pense que le président Macky Sall dans sa volonté de saupoudrage et d’accélération des chantiers qui sont mal en point comme le Pudc, est bien évidemment pressé de lever des fonds et d’accepter n’importe quelles conditions. «Mais pour les 8 à 9 mois qui lui restent il n’aura pas le temps de consommer ses prêts», a-t-il ironisé.
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