Dans une lettre au vitriol, Idrissa Seck, notamment, demande à Macky Sall de faire la lumière sur l’accord sur le gaz signé récemment avec la Mauritanie. Nous vous proposons l’intégralité de la correspondance.
«Monsieur le Président de la République,
Par souci de transparence, je vous invite respectueusement à publier, sans délai, l’accord bilatéral sur le gaz signé avec la Mauritanie. Cet Accord n’a rien de confidentiel.
Une fois l’Accord publié, les spécialistes en la matière pourront dire, en connaissance de cause, si «vous travaillez dans l’intérêt des Sénégalais», comme vous l’avez clamé à Nouakchott.
Le contexte de la signature de cet Accord, n’a pas été serein. En effet, la signature de cet important Accord bilatéral s’est faite dans la précipitation, dans l’urgence et dans l’émotion. Ce qui, souvent, ne garantit pas les meilleurs résultats dans des tractations de cette importance. Un Accord bilatéral de cette complexité exige une préparation et un processus de décision minutieux.
Par ailleurs, vous avez refusé, M. le Président, d’annuler le permis octroyé à Petrotim qui est entaché d’irrégularités établies. Pire, vous l’aviez reconduit précipitamment sur présentation de votre ministre Aly Ngouille Ndiaye de façon SURPRENANTE, IMPRODUCTIVE de recettes pour l’Etat et RISQUÉE. Risquée car porteuse de poursuites judiciaires futures autour des «droits» et «titres» octroyés qui ont pour substrat des actes susceptibles d’invalidation.
Cela ne protège pas les intérêts des 15 millions de Sénégalais sauf de deux d’entre eux : vous-même et votre frère.
Je vous renouvelle mon invitation à vous pencher sur les intérêts supérieurs de notre peuple dont vous ne semblez plus percevoir la détresse et l’indignation du fait de l’épaisse fumée noire que vos proches dressent suicidairement entre vous et vos compatriotes, paysans, enseignants, étudiants…
L’un de ces derniers m’a dit ceci : «Macky Sall fait tout ce qu’il peut, mais Il peut PEU» car il a fermé son accès à la vérité.
Pour conclure, permettez-moi de partager avec vous cette sagesse peulh, apprise à Madinatoul Houda, dans le Velingara : le bon chef doit porter deux noms : Togneha (Celui qui ne fait pas outrage) et Yoptatako (Celui qui ne se venge pas). Cela vous aurait évité le portrait que fait de vous Monsieur Boubacar SADIO, Commissaire de Police divisionnaire de Classe Exceptionnelle, Ancien Directeur Général Adjoint de la Police Nationale.»
Respectueuse considération
Idrissa Seck