Lors du séminaire programmatique des cadres de Rewmi, Idrissa Seck est apparu comme toujours cet esprit intelligent en style et en sens et un sophiste tourmenté par le repentir et l’intuition dans une dialectique très rigoureuse entre intelligence artificielle, épistémologie, métaphysique, syncrétisme religieux et Wall Street ou l’internationale libérale, sans oublier le désir d’universalité dans une conjoncture historique, religieuse et scientifique bouillonnante, où il convoque comme chevaux de Troie Averroes (Ibn Rusdh), Aristote, Jacques Attali, Albert Einstein, Serigne Touba, Al Maktoum…Une vraie mosaïque comme un ésotérique compliqué et captivant tableau de Michel-Ange.
Le point focal du discours de Saly reste l’intense inspiration islamique et coranique de Idrissa Seck, qui considère Mohammed (PSL), le prophète de l’islam comme le plus puissant cerveau de l’humanité.
Ce n’est ni Stephan Hawkins, ni Issac Newton et encore moins Albert Einsten. Mais, plutôt Mohammed (PSL), Idrissa Seck s’est aussi approprié Stephan Hawkins et les autres, avec le défi de quitter l’obscurantisme de l’ignorance pour aller au lumineux sommet des vérités scientifiques révolutionnaires et raffermissantes de la foi.
Comme un Alphonse Lamartine des temps modernes, Idrissa Seck 2.0, défie ici le l’Occident des Lumières et le Monde entier, en théorisant Mohammed, le prophète de l’Islam (PSL) comme le plus puissant cerveau de l’humanité. La répétition est de rigueur.
En intellectuel de ce début du 3ème millénaire, Idrissa Seck ne veut pas seulement se cantonner aveuglèment sur une affirmation culturelle identitaire et religieuse dans un monde reconfiguré par la Mondialisation. Mais, plutôt, il veut y voir une source de conciliation, avec la réconciliation de la science, la religion et le progrès si chère à Averroes avec son parrain et « jumeau intellectuel », Jacques Attali.
« C’est grâce à l’Islam que le monde occidental a redécouvert la pensée grecque. « La vérité ne saurait contredire la vérité, elle s’accorde avec elle et témoigne en sa faveur ». « N’ayez pas peur de chercher la vérité par la science, car, elle ne saurait contredire la parole divine, source de toute vérité « . « Osez la Science, car Dieu n’a rien à en craindre » », lance Idrissa Seck, comme le conçoit aussi Jacques Attali.
«Démocrite n’a pas eu besoin de Descartes pour savoir que la matière était faite d’atome. Il aura fallu après l’intuition de Démocrite, 2500 ans pour qu’Albert Einstein en donne la preuve scientifique et que dix ans plus tard, un microscope électronique offre les atomes à nos yeux », ajoute-t-il. Echec et mat. E = mc2. Presque une immersion dans le livre Le Coran et la culture grecque Par le Professeur Oumar Sankharé, L’Harmattan 2014.
Puissant argumentaire artificiellement intelligent d’Idrissa Seck, qui demeure une espèce en voie d’extinction, tellement, il a de la « densité de matière grise » dans son cortex cérébral. Et il faut le respecter à ce niveau. Le disque dur d’Idy est solide et intelligent à émouvoir un Steve Jobs.
Le président de Rewmi se veut à la fois disciple de Mohammed (PSL), ami de Jacques Attali, contempteur d’Aristote et d’Averroès, mais, aussi un universel qui, malgré son inspiration coranique, espère réconcilier la religion avec la science usurière et infuse de Wall Street et l’idéologie irriguée par l’Internationale libérale.
Bref, le tout dans un sac, dans un même syncrétisme osé et populiste de combinaison de doctrines et de systèmes de pensées et de dogmes religieux, initialement incompatibles.
Parfois, ce faisceau d’idées apparaît très lourd surtout pour les profanes que nous sommes, mais, souvent très chatoyant sur un air de populisme intellectuel dans lequel se retrouveraient toutes les civilisations éprises d’universalité agissante et progressiste, mais, qui n’oublierait pas les livres saints, quitte à froisser certains agnostiques ou athées.
Alors quoi de plus facile que de se moquer des barbus comme il l’a fait à Thiès et de condamner Boko Haram et le terrorisme international, tout en élaguant toutes les injustices liées à la géopolitique sioniste et occidentale, qui nourrit beaucoup de terreaux de terrorisme international.
Malgré tout, pour lui, « Boko Haram » est une bêtise. « Boko Haram qui en langue haoussa signifie « l’éducation occidentale est un péché. « BOKO », de « book », « livre » en anglais, et « HARAM », « interdit » en arabe —, soit le rejet d’un enseignement à leurs yeux perverti par l’occidentalisation mais en réalité, leur propre condamnation à l’asservissement perpétuel aux maîtres du Savoir scientifique ».
Ou encore de défendre les femmes et de les aimer d’un amour très fort…à travers Fatou Sock, femme ingénieure transfuge de Rewmi et la mère des croyants Aïcha à propos de qui, le prophète Mohammed (PS) avait dit : « Allez apprendre auprès d’Aïcha la moitié de votre religion ». Et Idy a repris cette même phrase à Saly pour magnifier la femme dans son essence et perspicacité cognitive.
Même si la ravissante muse « ukrainienne » de Wall Street, Léna Sène a complètement disparu du radar Rewmi. Suivez mon regard.
Néanmoins, Idy compte sur l’excellence de l’éducation pour sortir de l’ombre à la lumière. Et il a été ressorti dans son discours l’axe Princeton, Havard – Paris, Dakar avec notamment un projet d’université dans l’axe scientifique Dakar-Thiès-Mbour, université restée scotchée au triangle scientifique Université Dakar, Polytechnique de Thiès et l’université qu’il prévoit de mettre sur pied à Bandia (Mbour). Idrissa Seck a donc fait le pari de faire émerger les intelligences cachées en chacun des Sénégalais, comme seul clef du développement.
Après avoir émerveillé par « ses stations » en 2000 ou encore ses formules comme « jusqu’à l’extinction du Soleil », Idrissa Seck, version 2.0, pour le répéter, a commencé un nouvel algorithme lors du séminaire programmatique, alliant intelligence artificielle, libéralisme outrancier, métaphysique, pragmatique d’un expert de Wall Street, syncrétisme religieux et ironie et une profondeur d’analyse, digne d’une dialectique profonde et presque irréprochable dans sa rigueur formelle.
C’est un cocktail assez explosif, séduisant, malgré toutefois des flux et reflux de contradictions parfois avec la dualité religion-science et surtout, désir d’universalité qui charment les serpents aux airs de Léviathan, avec sa flûte tropicale. Quel talent d’équilibriste pour faire tenir un tel échafaudage, chapeau bas, l’artiste !
Idy, le délire messianique ?
D’un autre côté, avec une voix de prêcheur proche de Serigne Moustapha Sy ou d’Al Maktoum, Idrissa Seck qui a bien épousé les contours de son nom de « Mara », est apparu comme un vecteur et un défenseur de l’unicité et de la transcendance divine originelle.
Mais, parfois, Idrissa Seck vire presque dans le fossé du délire messianique. Morceau choisi : « Je voudrais à la suite de ces salutations, louer notre Seigneur, autant de fois qu’il y a de souffles dans l’univers pour avoir enchaîné les causalités et aplani les difficultés, afin que nous nous retrouvions cet après-midi quelque répulsion qu’en ait le régime de Macky Sall. »
En faisant « l’exégèse » de cette communication, on se rend compte que le Coran est un livre de chevet de Idrissa Seck. Morceau choisi : {Ils veulent éteindre par leurs bouches la lumière d’Allah, alors qu’Allah ne veut que parachever Sa lumière, quelque répulsion qu’en aient les mécréants. ۞ C’est Lui qui a envoyé Son messager avec la bonne direction et la religion de la vérité, afin qu’elle triomphe sur toute autre religion, quelque répulsion qu’en aient les associateurs}. [Coran 9: 32~33]
Dans l’analyse du discours, on se rend compte que « quelque répulsion qu’en aient les associateurs}, c’est comme si les partisans de Macky étaient dans le camp des « associateurs » et que lui et Rewmi, dans le vrai, dans la voie de la Vérité comme dit le Hezbollah libanais. Délire messianique ou juste une citation importée du Coran dans un autre contexte ? Allez savoir ! Parfois, c’est trop facile.
Au-delà du fait que le Coran soit un de ses livres de chevet, l’ancien jardinier des rêves Abdoulaye Wade cite parfois Mao Tsé Toung ou encore Jacques Attali. Il aura appris l’art de la guerre et aussi l’art de vaincre sans avoir raison.
Idrissa Seck, 5ème président du Sénégal
In fine, c’est un Idrissa Seck voulant réconcilier ses pensées libérales de la haute finance de ce bas monde avec la religion céleste de Mohammed (PSL), qui espère devenir le 5ème président du Sénégal.
Bref un Idrissa Seck qui, avec la figure de style de l’ironie, utilise subtilement et ludiquement le symbole Youssou Ndour, pour attaquer le régime de Macky Sall. Ce qui démontre encore toute l’intelligence d’Idrissa Seck, son flair et surtout son sens de l’opportunisme, côté politique, avec l’emprisonnement de Khalifa Sall et l’exil de Karim Wade au Qatar, qui lui ouvrent avec son épouse, Mame Penda, un boulevard vers le Palais de la République.
Cependant tout magicien et funambule du verbe qu’il soit, saura-t-il descendre de son Olympe intellectuel pour se coltiner les vulgaires contingences de Penda-la-ménagère qui se plaint du marché « où tout est cher » ?
Saura-t-il écouter les complaintes de « Bang Diaxlé » afin de le vider et trouver -enfin – un début de remède au chômage endémique des jeunes ?
Saura–t-il « oser rêver », en faisant des éléphants blancs, puis bleus, des éléphants orange, pour un Sénégal vraiment « émergent »?
Nous nous excusons presque de vous tirer timidement le manche, cher maître, mais une fois le soufflé de la séance de prestidigitation tombé, la dure et têtue réalité, terre à terre en diable, nous rattrape hélas et font de nous des disciples de Saint Thomas : « heureux de voir pour croire ». Wait and see.
Massène DIOP Leral.net
idy est un savant cache et le serveau le plus puissant du senegal