Il peut arriver, dans la vie d’un Etat, que des épisodes d’instabilité, liés à la contestation du peuple, dégénèrent au point d’entrainer un affaiblissement de l’autorité de l’Etat. Cela témoigne d’une vitalité de la démocratie certes, mais peut aussi apparaitre comme l’expression d’une défaillance de ceux qui dirigent ou de ceux qui s’opposent. La force et la puissance de l’Etat doivent résider dans sacapacité à imposer sa volonté au peuple, quoi que cela coûte ; parce que le peuple ne sait pas toujours ce qu’il veut ni ce qui est bon pour lui. Cela est peut-être une dictature exercée par l’Etat sur ses administrés, mais toute soumission à l’Etat est une dictature subie volontairement. Le grand paradoxe du peuple est de croire qu’il élit un dirigeant pour lui imposer sa volonté, ses caprices, ses désidératas ; il élit plutôt pour se condamner à la soumission, pour subir le joug de celui qui dirige.
De mars 2021 au mois de février 2024, notre pays a connu une épidémie de crises politiques jamais enregistrée dans le passé. Crises qui ont miné tous les secteurs d’activité, parce qu’une certaine opposition les avait entretenues et encouragées en les amplifiant auprès d’une jeunesse désemparée en laquelle couve une haine et une violence inouïes. On a une nouvelle jeunesse, programmée et formatée par le délinquant politique en chef, pour piller, saccager, incendier… et défier l’Etat. Et cette leçon est désormais sue et assimilée. Voilà pourquoi depuis trois ans, les FDS n’ont eu droit à aucun répit pour contenir la furie des jeunes afin de préserver la sécurité et l’autorité de l’Etat.
Dans les grands pays, quand l’Etat s’écroule sous l’effet de crises provoquées par les fossoyeurs de la République, quand la Nation s’affaisse sous l’effet de divisions consécutives au sectarisme, quand lasociété se fragmente et se réduit en lambeaux, c’est dans ces conditions que souvent surgissent ceux que Hegel appelle « des conducteurs d’âmes » ou encore « les grands hommes » qui viennent porter sur leurs frêles épaules, les destinées de leur peuple pour restaurer tout ce qui fut défait, rétablissent la paix et l’ordre avant de s’en aller. Sur le moment, le peuple ne se rend pas compte des actions salvatrices de ces « grands hommes » qui agissent toujours pour le bien des autres. Mais on découvre leur travail titanesque sur le tard, quand arrive le moment des regrets et du désenchantement.
Le Général Moussa FALL fait partie de ces grands hommes dont les actions façonnent l’histoire et la vie de leur peuple. Officier modèle, Soldat accompli, le Général Moussa FALL s’est, pendant trois ans, dévoué entièrement à la cause de l’Etat pour lui servir de rempart contre ses propres fossoyeurs dont les discours irresponsables tendaient vers la désacralisation de la République. Homme cultivé, mesuré et discret, le Gl Moussa FALL est le prototype achevé du chef que tout pays rêve de voir à la tête de son armée. Il a été au service de la tranquillité et de la quiétude de son pays pendant plus de trente ans durant lesquels il a agi pour s’acquitter de son devoir de soldat envers son pays. Ce qui frappe dans la conduite de cet officier, c’est son courage toujours en bandoulière comme la cordelière qui orne sa majestueuse tenue : il ne s’en départit jamais.
Nos nouvelles autorités, alors dans l’opposition, voulaient que le Gl Moussa FALL se range du côté des manifestants en donnant certainement ordre à ses hommes de ne pas intervenir pour encourager les casses et les pillages afin que s’installent le chaos et l’anarchie. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé en mars 2021 lors des manifestations durant lesquelles les jeunes auraient pu facilement marcher vers le Palais parce que les manifestants n’ont trouvé presque aucune résistance. Ce furent 48h de désordre indescriptible.
Les trois ans de son Commandement ont prouvé que le Gl Moussa FALL est un homme intègre qui s’acquitte de ses devoirs quoi que cela lui coûte. Il a préservé la sécurité et a maintenu l’ordre jusqu’à la tenue de la présidentielle qui a consacré la victoire du nouveau Président. Pour cette seule raison, il mérite tous les honneurs. S’il avait failli à sa mission de préservation de la sécurité intérieure et que cela débouchait sur l’anarchie, il n’y aurait certainement pas eu d’élection jusqu’à ce jour, et que peut-être même la situation de notre pays serait pire que celles du Mali, du Burkina ou du Niger.
Soyez fier de vous-même et de tout ce que vous avez accompli en tant que Haut Commandant de la Gendarmerie. Vous êtes venu à temps pour rappeler que les contradictions politiques ne doivent pas déteindre sur la sacralité de l’Etat, parce que vous êtes un républicain attaché à toutes les valeurs qui renforcent la grandeur de notre Nation. Des hommes comme vous doivent être célébrés chaque jour, et montrés en exemple de dévouement à toute nouvelle recrue de l’armée. On ne tarit pas d’éloges quand on veut magnifier tout ce que ce natif de Ngaye Mekhé a accompli de manière belle et bonne. C’est avec plaisir que j’ai d’ailleurs appris le décret qui met fin à ses fonctions de Haut
commandant de la Gendarmerie. Cette joie s’explique par le fait de trouver absurde qu’un grand homme comme lui soit sous les ordres de populistes et d’amateurs qui se croit encore dans l’opposition et qui ignore tout du commandement. Vous êtes plus grand, plus éloquent et plus instruit que ce cercle de syndicalistes des Impôts et domaines dont l’élection constitue la plus grande catastrophe politique de notre pays. Le temps étant le meilleur juge, le peuple s’apercevra très tôt de la grande bêtise qu’elle a commise.
Le Gl Moussa FALL restera à jamais un héros qui a mis sa vie et celle de sa famille en danger, pour sauver son peuple, son pays, sa patrie de toutes les actions posées par une certaine opposition irresponsable et malsaine.
Nous vous remercions Général, et soyez conscient qu’il y a des Sénégalais qui reconnaissent votre travail remarquable à la tête de la Maréchaussée. Vous êtes déjà un grand homme, et vous le resterez toute votre vie. Nous vous savons gré des grands services que vous avez rendus à la Nation.
Ibrahima SOW, professeur de philosophie au lycée de Tivaouane Peulh