Certains y voient déjà une bonne raison de relancer le débat sur le modèle électoral américain. Mercredi, Donald Trump a été élu 45e président des Etats-Unis, en remportant 290 grands électeurs contre 228 pour Hillary Clinton. En nombre de voix, le républicain accuse pourtant un déficit d’environ 200 000 bulletins (59 611 678 contre 59 814 018), après 99% des résultats reçus. Une goutte d’eau, à l’échelle des quelque 120 millions d’électeurs à s’être déplacés dans les bureaux de vote, mais qui interroge.
Au suffrage direct, la candidate démocrate aurait été élue. Mais aux Etats-Unis, ce sont les grands électeurs qui font la différence. Ceux-ci sont glanés Etat par Etat et leur nombre varie en fonction de la population. Par exemple, remporter la Californie permet d’obtenir 55 grands électeurs. Le Vermont n’en a lui que trois à offrir. À ce jeu, Donald Trump a écrasé sa concurrente, avec 290 grands électeurs en sa faveur contre 228. Pour être élu à la Maison-Blanche, 270 suffisaient, sur un total de 538.
En 2000, une situation comparable s’était produite avec l’élection de Georges W.Bush face à Al Gore. Le républicain avait recueilli 47,9% des voix contre 48,4% pour son adversaire, mais 271 grands électeurs contre 266.
De quoi suffire pour entendre les mécontents demander à nouveau une réforme du système électoral américain ? « Il pourrait y avoir des revendications, mais elles vont finir par disparaître », souligne à l’AFP Robert Schapiro, professeur de sciences politiques à l’université Colombia de New-York. « Cela questionne à quel point notre système est démocratique », abonde-t-il tout de même.
Pour modifier ce système, il faudrait commencer par toucher à la Constitution américaine. Une tâche qui s’annonce délicate.