Alors que les Guinéens attendent toujours les résultats des élections communales de dimanche, les incidents violents se multiplient dans le pays. Un incendie volontaire a notamment entrainé la mort de cinq enfants mardi 6 février. Le gouvernement et le parti au pouvoir appellent au calme.
est un véritable cri du cœur poussé par le ministre de l’Administration du territoire, Boureima Condé, au moment d’annoncer la mort de cinq enfants dans un incendie volontaire dans le centre de la Guinée. « Notre pays entre dans une sphère de violences inouïes, a-t-il dénoncé. Des agitateurs politiques n’ont trouvé ni plus ni moins que de venir asperger d’essence les maisons d’autres citoyens à Kalinko (préfecture de Dinguiraye, ndlr). Cinq nourrissons guinéens ont péri dans les flammes », sans préciser leur âge, ni leur identité.
Dans ce contexte de tensions exacerbées, le ministre en appelle « au ressaisissement, à la retenue et au sens civique des uns et des autres ». Des heurts ont par ailleurs fait un mort lundi à Kindia (ouest) où les forces de l’ordre ont tenté d’éloigner les militants de l’opposition qui entouraient un centre de comptage des votes de la ville, selon la gendarmerie et des témoins. Le ministre a rappelé ces heurts et déploré que dans l’attente des résultats, « des candidats s’autoproclament comme vainqueurs des élections, niant les accords politiques interguinéens ».
Dans un communiqué mercredi, le représentant pour l’Afrique de l’Ouest du secrétaire général de l’ONU, Mohamed Ibn Chambas, assure suivre « de très près la tenue des élections communales en Guinée » et « regrette les récentes violences qui ont occasionné des pertes en vies humaines », sans autre indication. « Il salue le bon déroulement du scrutin du 4 février 2018 en dépit des imperfections notées ça et là » et exhorte « tous les acteurs à la sérénité et à éviter tout acte de violence afin de permettre aux institutions en charge du processus électoral de poursuivre leur travail dans la sérénité ».
Des responsables de l’opposition et du pouvoir ont évoqué des fraudes lors de ces premières élections locales depuis la fin des régimes autoritaires qui ont dirigé le pays pendant plus de 50 ans, dont les résultats sont annoncés d’ici la fin de la semaine. Les précédents scrutins en Guinée, les présidentielles de 2010 et 2015, et les législatives de 2013, ont été émaillés de violences.