Sidy Lamine Niass est décédé ce mardi. Le défunt PDG du Groupe Walfadjri laisse le monde presse sous le choc après cette disparition brutale. Sidy, comme l’appelait affectueusement ses proches, laisse un groupe de presse qui se débat dans des difficultés et composé de quatre supports : Une télé (Walf TV), une radio (Walf FM), un journal (Walfadjri) et un site web (Walfnet).
Le Groupe Walfadjri justement a été pendant longtemps le fleuront de la presse privée au Sénégal. L’écrasante majorité des journalistes qui opèrent aujourd’hui dans les médias privés et même du public, sont passés à Walf. Sidy Lamine Niass aimait à la rappeler, « Walfadjri est une école ». Sidy Lamine avait révolutionné la presse en confiant à des jeunes journalistes de 25 ans de moyenne d’âge des postes de responsabilités.
Le ton était donné, Sidy Lamine Niass ne versait pas dans le jeu de la surenchère pour garder ses journalistes. Dans un monde des médias en pleine mutation, Walf est bousculé par la concurrence. De 1997 année de sa création jusqu’en 2012, la radio Walf FM a trôné pendant des années au hit-parades des radios les plus écoutés les sénégalais.
Walfadjri, un groupe de presse en difficultés
Les moments de difficultés surviennent au début des années 2010 avec le lancement de groupe de presses rivaux comme (GFM) qui va piocher dans ce groupe pour former sa rédaction. Les meilleurs journalistes de Walfadjri migrent vers d’autres médias à la quête d’un avenir meilleur.
Les difficultés s’accumulent ces dernières années. Sidy Lamine était un esprit libre qui se posait en contre-pouvoir des régimes en place. Walfadjri était en quelque sorte la télé des sans voix, du Sénégal des profondeurs. Et en cela, Sidy était perçu par les différents régimes en place comme un « rebelle ».
Sous Senghor, Sidy Lamine Niass a même fait la prison pour ses positions politiques assumées et tranchées. Dans le temps, Walf va subir les mutations et les différentes crises qui vont frapper le secteur de la presse. A cela s’ajoute, l’absence de publicités qui rendent exsangues les caisses du groupe. Etouffé, le groupe survit dans des difficultés certes, mais Sidy Lamine Niass garde le cap. Il a toujours gardé cette posture, quitte à perdre certains privilèges dont bénéficient aujourd’hui des patrons de presse, accusés à tort ou à raison d’être de connivence avec les tenants du pouvoir.
Mbaye Sidy Mbaye : « il faut soutenir le Groupe Walf »
Sa disparition pose légitimement la lancinante question de la gestion de son héritage. Quid du groupe Walfadjri aujourd’hui empêtré dans des difficultés économiques ? Pour Mbaye Sidy Mbaye, ancien directeur exécutif du Groupe et ami de Sidy Lamine Niass, il faut aider le groupe. « Nous devons soutenir le groupe par nos conseils et nos orientations. Evidemment, je fais confiance au personnel et aux dirigeants qui sont là. Il faudra avec la collaboration de la famille de Sidy Lamine veiller au bon fonctionnement du groupe » a réagi Mbaye Sidy Lamine.
Le Groupe Walfadjri crée en 1984 fête aujourd’hui ses 34 ans. Abdourahmane Camara, Ousmane Sène, Moustapha Diop et consorts ont désormais la lourde mission de maintenir à flot le groupe. Et de là-haut, Sidy Lamine Niass serait fier de voir son œuvre résisté à sa disparition. Il sera tout aussi heureux de voir son Walfadjri brillé au matin de l’aurore pour devenir dans le temps Wadouha. Sidy estimait que Walfadjri avait atteint son apogée. L’Aurore était passé, il fallait passer désormais à Wadouha..le jour montant..
J luxew.info