Henry Touré, Réalisateur : » Réunir Aïda Patra, Maty 3 Pommes, Déesse Major, dans une même série n’a pas été facile »
Henry Touré, scénariste-réalisateur parle de son nouveau produit ‘’Mola Guenal’’, dont le lancement est prévu ce samedi 14 novembre 2015. Avec comme têtes d’affiches Aida Patra, Déesse Major, Maty 3 Pommes, Ibrahima Mbaye Sopé, entre autres, la nouvelle série promet de crever le petit écran.
Parlez-nous un peu de votre parcours ?
J’ai eu la chance de grandir dans une famille d’artistes parce que ma mère était l’actrice principale du film «Bijou» diffusé à la Rts en 1998-1999. En dehors de cela, j’ai joué dans pas mal de séries avant d’être réalisateur. J’ai joué dans «Mine nga Ndararu». J’ai été l’acteur principal dans le clip d’Adiouza «Borom Gaal». Donc, j’ai travaillé avec Iris, ensuite je suis parti travailler à Gelongal jusqu’en 2013 pour avoir un peu d’expérience. C’est par la suite que nous avons créé Novacom en collaboration avec Cheikh Mané et Tamsir Diakhaté. Et depuis, nous gérons l’image de grandes structures à Dakar.
De quoi traite votre série Mola Guenal ?
Cette série “Mola Guenal’’ (ton choix) est ma deuxième production. Le premier c’était «Deuxième Tiroir », diffusé sur la 2Stv. Cette série, de 24 épisodes, reflète en quelque sorte ce que vivent les jeunes de nos jours qui veulent avoir de l’argent sans faire d’efforts. Dans la série, “Maty 3 pommes” joue le rôle de la sœur d’Aida Patra. Elles ont recruté des jeunes, pour détruire par méchanceté la vie de Khady Ba et Déesse Major, qui sont deux filles très riches dans la série. Elles ont pris des jeunes très pauvres et les ont mis dans de très bonnes conditions pour ensuite les utiliser. C’est cela le thème principal.
Il y a aussi des sous-thèmes, par exemple Pape Faye qui a des problèmes avec son fils après avoir épousé une autre femme suite à l’abandon de la mère de son fils. Il y a aussi Ibrahima Mbaye qui interprète le rôle de Kader. C’est quelqu’un qui a eu des problèmes avec son neveu qui se faisait passer pour une fille sur un site internet et que son oncle draguait. Il y a aussi de la sensibilisation dans cette série. On y montre un peu la souffrance des talibés. C’est une partie que “Maty 3 pommes” va elle-même interpréter. Nous voulons juste apporter notre pierre à l’édifice par rapport au cinéma sénégalais.
Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir des acteurs connus de la scène ?
C’est vrai qu’il y a des acteurs connus comme Ibrahima Mbaye Sopé, Pape Fall, Madione Laye Sarr, mais il y a aussi des personnages non connus de la scène qui ont voulu participer à cette série. Ce projet n’est pas uniquement le mien. C’est “Maty 3 Pommes” qui en a eu l’idée. Elle est allée voir Aida Patra, qui a parlé avec son manager. Celui-ci m’a contacté et je me suis lancé. C’est devenu un challenge. C’était passionnant, à la limite, d’aider des gens qui n’ont jamais fait le cinéma, de les aider à respecter les aires de jeux, l’expression du visage et tout. Et je me suis rendu compte qu’eux aussi aiment ce qu’ils font. Je prends le cas de Déesse Major qui n’a jamais fait de cinéma, mais elle en parle à chaque fois. A chaque fois qu’on l’invite à la télé, elle aborde le sujet. Et c’est bon de savoir que les gens le font par plaisir.
Comment avez-vous réussi à financer cette série ?
Nous faisons avec nos moyens. Mais, il y a parallèlement des personnes qui nous aident, en toute discrétion et qui ne souhaitent pas être connues. Nous avons aussi le soutien des sponsors et Novacom a voulu créé une homogénéité en réunissant différents acteurs pour la réussite de cette série.
Quels sont les télés que vous avez ciblées ?
Nous n’avons ciblé personne en particulier. Nous déposons notre projet dans toutes les télés. Au final, nous verrons celle qui nous arrange le mieux.
Nous avons regroupé des gens connus. Ce n’était pas facile. Et quelque soit la télé où ils vont passer, ils seront suivis. J’ai jamais eu cet état d’esprit sinon je n’allais jamais faire un film 100% français, je n’allais jamais prendre des Béninois. Je suis en train de réaliser un film où l’actrice principale est une tchadienne. Je ne fais pas de discrimination. Pour moi, c’est le cinéma africain qui doit gagner. Personnellement, si une télé est vue comme faible par rapport aux autres, je serai prêt à y diffuser la série pour les aider dans leurs programmes.
Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer cette série?
Je veux aider les gens à gagner des prix. Je ne suis ni concurrent de Gélongal, ni d’Iris encore moins de Média graphique, ce sont mes collègues. Aux Etats-Unis, vous verrez Warner Bros Pictures qui est en collaboration avec Relativity Media alors que ce sont deux grandes boîtes. Cela confirme la thèse selon laquelle l’union fait la force. Aujourd’hui, nous voulons juste montrer aux Sénégalais une autre facette que les autres n’ont pas eu à développer.
Vous tournez actuellement un film, pouvez-vous nous en parler?
C’est un film qui s’intitule ‘’Le club’’. Il regroupe plus de dix (10) nationalités. C’est un film qui parle typiquement de drogue. Nous voulons apporter notre savoir-faire. Ce film sera totalement en français, et ça va passer sur toutes les chaines nationales francophones en Afrique de l’Ouest.
Auteur: Aïssata Sam, Ndèye Mamy Niang et Ndèye Fatou Ndiaye – Seneweb.com