La sortie de Seydou Guèye, porte-parole du gouvernement, suscite encore des réactions dans le landerneau politique. Hélène Della Chaupin, présidente du mouvement AssKaw, prend la défense de l’ancien ministre d’État et tire sur Seydou Guèye.
« Nous savons tous pertinemment que Karim Wade a quitté la prison de Reubeus et le Sénégal contraint à un exil forcé le 23 juin 2016. Dans son exil lointain et silencieux, dans une absolue redondance prémonitoire, il regrette qu’on l’ait empêché de se rendre à Touba voir son guide religieux, l’illustre Sérigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké, avant son départ du Sénégal. C’est donc tout naturellement qu’il exprime sa peine et ses condoléances suite au décès de l’illustre marabout, son marabout, en tant que musulman, sénégalais et talibé mouride de surcroît », écrit Hélène Chaupin dans un texte parvenu à Seneweb.
« La nouveauté dans ce débat, poursuit-elle, est sans doute liée à l’ampleur qu’en donne l’État du Sénégal concernant les conditions de la sortie de Karim, trop gênantes pour le pouvoir en place. Et c’est parce qu’une grâce présidentielle ne saurait être accordée sous aucune forme de contrainte qu’un simple communiqué d’un citoyen sénégalais a mis en émoi tout un État. En réalité, en accordant la grâce présidentielle – une forme de pardon légale qu’aucun prisonnier ne peut refuser – à Karim Wade, le Président Sall paraphait honteusement de ses mains délictuelles la décision d’expulsion d’un fils du Sénégal de son pays ».
La présidente d’AssKaw en est convaincue : « Karim Wade n’a jamais pris la décision de quitter le Sénégal. Il aurait certainement préféré vivre à Touba qu’à Doha. Karim n’a tout simplement rien décidé de sa sortie. Il l’a subie. Tout comme il a subi la CREI, une Cour rocambolesque aux antipodes de notre démocratie et du respect des droits de l’Homme, ressuscitée uniquement pour l’humilier et l’anéantir ».
D’ailleurs, précise-t-elle, « On n’a jamais vu, dans une démocratie qui se respecte, un prisonnier bénéficiant d’une grâce présidentielle sortir de prison avec un passeport confectionné sur place. Nulle part, non plus, dans une démocratie au monde, il revient à un régisseur de prison de conduire un prisonnier, fût-il encombrant, jusqu’au tarmac d’un aéroport à sa sortie de prison. La vie de Karim Wade était en danger dans ces conditions. Elle l’était déjà largement en prison », conclut Hélène Chaupin.
seneweb