Hausse des prix: Comment le gouvernement a préservé le pouvoir d’achat des Sénégalais

Face à la hausse des prix des denrées de base constatée ces dernières semaines, le gouvernement a multiplié les mesures pour préserver le pouvoir d’achat des Sénégalais. Rappel.

Spéculation, rétention de stock, hausse indue de prix…, le pouvoir d’achat des Sénégalais a été fortement éprouvé ces dernières semaines. Pour protéger les ménages de ces pratiques douteuses, qui concernaient des produits tels que le sucre, le riz et l’huile, le gouvernement a réagi avec diligence et efficacité.
Mardi 31 août, la ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises (PME), Adama Assome Diatta, a présidé une réunion du Conseil national de la consommation. Des techniciens de son département et de celui des Finances ont pris part à la rencontre aux côtés des associations de consommateurs et des regroupements de commerçants. Partant de la situation du marché international, le Conseil a proposé une série de mesures destinées à soulager les ménages.

47 milliards de baisse de recettes fiscales
Prenant la balle au bond, le gouvernement a décidé de suspendre la Taxe conjoncturelle à l’importation sur le sucre cristallisé importé, de réduire de 10 à 5% la Taxe d’ajustement à l’importation pour les huiles brutes importées, de maintenir à 0% la TVA sur le riz, de suspendre les droits de douanes sur le blé, d’appliquer une TVA de 0% sur la farine de blé et de rétablir les stades de commerce.
Ces mesures, annoncées jeudi 2 septembre, soit deux jours après le Conseil national de la consommation, entraîneront pour l’Etat une perte de recettes de 47 milliards de francs CFA.
Dans la foulée de l’adoption de ces mesures, la ministre du Commerce et des PME a sorti, vendredi 3, un arrêté fixant, pour la région de Dakar, les prix plafond au détail pour l’huile de palme raffinée, le sucre cristallisé et le riz brisé non parfumé.
« Pour les autres régions du pays, les prix fixés sont majorés d’un différentiel de transport déterminé par le Conseil régional de la consommation », a précisé l’arrêté ministériel.
Le document ajoute que « les commerçants détaillants doivent publier les prix ainsi fixés de façon visible et lisible par les consommateurs » et que « les infractions au présent arrêté sont sanctionnées conformément aux dispositions de la loi sur les prix et la protection du consommateur ».

Une partie des DTS destinée aux consommateurs
Au lendemain de la réunion du Conseil national de la consommation, en Conseil des ministres, le Président Macky Sall annonçait qu’une partie des 246,7 milliards de francs CFA de Droits de tirage spéciaux (DTS) attribués au Sénégal ira aux consommateurs sénégalais. Le chef de l’Etat précisait que ce sera « à travers le maintien de leur pouvoir d’achat et les mesures durables de stabilisation des prix des produits de grande consommation (sucre, huile, farine, etc.) ».
Lors du Conseil des ministres suivant, le chef de l’Etat a invité le « gouvernement à poursuivre la dynamique de préservation du pouvoir d’achat des ménages, en luttant contre toute spéculation, rétention de stock ou augmentation indue des prix des produits et services essentiels, notamment le loyer, dont le système de régulation doit être évalué et amélioré de façon concertée « .

Le pouvoir d’achat au cœur, depuis 2012
Depuis 2012, le gouvernement a fait du soutien du pouvoir d’achat des ménages une priorité. C’est ainsi qu’il a fait voter une loi baissant le prix du loyer et adopté de nombreuses mesures de réduction des prix des denrées de première nécessité à travers les leviers règlementaires et les mesures fiscales jusqu’à 25%.
Cette politique a provoqué une baisse des prix intérieurs des grands produits de consommation, à hauteur de 10 à 15%, et leur stabilisation pendant neuf ans.
La survenue de la Covid-19 a chahuté cette stabilité. La pandémie a en effet fortement perturbé la chaîne d’approvisionnement du fait du rétrécissement de l’offre mondiale et du coût élevé du fret. Conséquence : une hausse exponentielle des denrées alimentaires de base telles que l’huile, le sucre, le riz, le maïs et le blé.
« Pour garantir le fonctionnement et l’approvisionnement correct du marché afin de rendre supportables les prix de ces d’entrées, le gouvernement a déjà pris les devants en baissant la TVA de 18 à 6% », soulignait la ministre du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta, lors de l’ouverture du Conseil national de la consommation. Deux jours après, le gouvernement a adopté d’autres baisses de TVA pour mieux stabiliser les prix et préserver le pouvoir d’achat des Sénégalais.

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