Hissène Habré qui se sait déjà condamné, va user – et abuser – de ce qui lui reste comme arme pour ne pas rendre la tâche facile à ses «bourreaux». Lui qui est accusé d’être l’auteur de la mort de quarante mille personnes, n’a aucune porte de sortie possible. Il ne pourrait pas échapper à la Justice internationale qui s’est donnée les moyens de le juger «chez lui» en terre africaine, dans un pays qui lui a offert l’hospitalité vingt cinq ans durant.
Pour la première fois, les Africains jugent des Africains. Ce qui, en principe devrait désarmer ceux qui s’insurgent contre une «justice des blancs». Mais le «Pinochet africain» demeure convaincu que les puissances étrangères, aidées par des «sujets», sont à l’origine de sa déconvenue. Ils sont nombreux à penser comme lui. Son coup de colère et sa longue tirade en disent long sur son état d’esprit. «À bas les traîtres de l’Afrique ! À bas les impérialistes ! C’est du néocolonialisme, c’est une farce des politiciens pourris du Sénégal ! Les valets des Américains, traîtres en Afrique !», crie-t-il.
Habré ne se laissera pas abattre facilement. À défaut de liberté ou de voir Déby lui aussi jugé, il veut finir en vrai guerrier africain. Sabre au clair…
Mame Gor Ngom/Rédacteur en chef
LA TRIBUNE