Le ministre d’Etat Habib SY est l’invité de l’émission «Opinion» qui sera diffusée ce dimanche sur Walf Tv et Walf Fm. En bon politique, ce commissaire aux enquêtes économiques, diplômé de l’ENA, a abordé entre autres sujets l’éventuelle libération de Karim WADE, la très controversée Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), le dialogue national…
La polémique autour de la pertinence de la CREI refait surface. Cette juridiction d’exception décriée par bon nombre de Sénégalais continue et continuera probablement à faire parler d’elle, du moins le temps de son existence. Pour Habib SY, cette juridiction va à l’encontre de toutes les valeurs démocratiques d’un pays « La CREI est un monstre juridique qui n’a pas sa place dans un régime démocratique», a-t-il fait savoir. Toujours selon l’ancien ministre d’Etat, cette cour a porté beaucoup de préjudices au développement économique du pays car «les investisseurs ont eu quelques appréhensions à cause de cette juridiction et du coup, l’argent ne coule plus». Les investisseurs étrangers prennent en compte le risque politique pour envisager ou non d’investir dans un pays. Et, pour l’ancien maire de Linguère, la seule existence de la CREI a dissuadé ces mêmes investisseurs à ne pas venir chez nous. Il demande ainsi à l’Etat du Sénégal de supprimer cette juridiction qui, dira-t-il, «a une procédure contraire à tout ce que l’on connait dans un pays démocratique et a dépensé énormément d’argent dans les commissions rogatoires et les honoraires des avocats sans en rapporter». La traque que d’aucuns qualifiaient de demande sociale ne l’a jamais été de l’avis de l’ancien ministre d’Etat qui pense que cette thèse est fabriquée de toute pièce par le pouvoir. «Les sénégalais n’ont jamais dit qu’il fallait prendre les gens de l’opposition et les mettre en prison. Ce sont les politiques qui ont dit ça», martèle-t-il. Sur l’emprisonnement de Karim WADE, le leader du mouvement Vision pour un Sénégal nouveau pense que le fils de l’ancien président est victime d’une condamnation politique et qu’il doit être rétabli dans ses droits. «La condamnation de Karim relève de soubassements politiques. C’est pourquoi, il doit être libéré, amnistié et dédommagé» a-t-il lâché.
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) a participé au dialogue national qui a suscité un débat au sein de la classe politique. D’après Habib SY, la présence de leur parti au dialogue est une logique de la doctrine libérale qui a toujours privilégié le dialogue. «Le PDS a toujours été sur le plan originel et historique, un parti dialogue. Wade l’a fait avec Senghor et plus tard avec Abdou DIOUF, notamment en 1995 et 1998 lorsque nous entrions dans le gouvernement», a indiqué Monsieur SY, non sans décrier la thèse d’Idrissa SECK selon laquelle le rapprochement entre l’APR et le PDS relève du deal. «En disant cela, Idrissa SECK a fait une erreur. L’une des valeurs fondamentales du libéralisme est la tolérance. Donc je ne comprends pas que le leader du parti Rewmi puisse parler de deal concernant notre participation au dialogue, lui qui est formé dans la même école que nous» », explique l’ancien chef de Cabinet de WADE. Toutefois, Habib SY a tenu à préciser que leur attachement au dialogue n’a jamais déteint sur la vocation de leur formation politique, celui de conquérir le pouvoir.