Après son extradition mi-mars du Sénégal vers la Guinée, « Toumba » Diakité, l’ex-aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara, le chef de la junte militaire au pouvoir en 2009, est poursuivi pour son implication dans le massacre du 28 septembre 2009, où au moins 150 personnes sont décédées et une centaine de femmes violées pendant une manifestation. L’ancien militaire est auditionné par le pool de magistrats instructeurs depuis son retour.
A la maison centrale, c’est le même cérémonial depuis le 13 mars, le jour de la première audition de Aboubacar Sidiki Diakité, dit « Toumba ». Trois juges d’instruction accompagnés du représentant du parquet et des avocats de la défense se rendent ensemble dans le bureau du régisseur de la prison. S’en suivent alors des heures de questions-réponses à huis clos et sous haute surveillance.
« Ce mardi, c’était le deuxième interrogatoire sur le fond » confirme le procureur Sidy Souleymane N’daye. « La prochaine étape sera la confrontation entre les personnes citées lors de ces interrogatoires et Toumba lui-même », glisse l’un de ses avocats, maître Paul Yomba Kourouma.
Il faut rappeler que seulement quelques jours après son extradition, l’ancien militaire a aussitôt été inculpé par les juges en charge du dossier du 28 septembre. Meurtres, viols, tortures, enlèvements, séquestrations, agressions sexuelles… Au total, ce sont plus d’une dizaine de chefs d’inculpation qui sont retenus contre l’inculpé.
Maintenant que « Toumba » Diakité est à la disposition de la justice guinéenne, à Conakry, quelques voix s’élèvent… Son ex-patron Moussa Dadis Camara va-t-il être de nouveau entendu par les magistrats ? Va-t-il revenir en Guinée ?
Toujours au Burkina Faso, l’ancien chef de la junte militaire a été inculpé en juillet 2015 pour son implication dans le massacre du stade. Interrogé sur une radio locale la semaine dernière, le capitaine a réitéré sa disponibilité pour répondre à la justice de son pays