Guinée équatoriale : une nouvelle génération de ministres

Brillants diplômés dotés d’une riche expérience dans le privé, ces ministres voient la gestion des affaires publiques autrement. Et comptent bien la faire évoluer.

Repérés grâce à leurs compétences, voire grâce à leur carrière atypique, ils sont aujourd’hui mis à l’épreuve. Mais pas question de les placer directement sur l’avant-scène gouvernementale. Secrétaires d’État, ministres délégués puis ministres, tel est le parcours que ces hommes et femmes doivent accomplir avant d’espérer atteindre les sommets. Focus sur quatre brillants représentants de cette nouvelle génération.

Eugenio Nze Obiang, Ministre de l’Information, de la Presse et de la Radio

Sorti en 2008 de l’Université nationale de Guinée équatoriale (Unge) avec un diplôme de droit en poche, Eugenio Nze Obiang flirtait déjà avec les médias lorsqu’il était étudiant. « J’ai suivi des formations de journalisme. J’ai été animateur pour Radio et Télévision Asonga, ainsi qu’à la Radio-Télévision de Guinée équatoriale (RTVGE), avant de collaborer à la chaîne Africa24 », rappelle l’homme de 43 ans.

Même une fois avocat, puis procureur général pour la Sécurité routière, il n’est jamais très loin des écrans de télévision. Ce n’est donc pas vraiment une surprise lorsque, en 2013, il devient directeur de la presse présidentielle. Responsable de l’image du chef de l’État et chargé d’informer sur son emploi du temps, il crée un journal interne, Actualités présidentielles, et une émission du même nom diffusée chaque dimanche à 22 heures sur la RTVGE.

Cerise sur le gâteau, il est nommé en 2015 ministre de l’Information, de la Presse et de la Radio. Désireux de professionnaliser les médias, il organise « des séminaires de formation, en Guinée équatoriale et hors du pays » et aide les médias privés à se doter de matériel. « Nous comptons installer une imprimerie nationale », indique celui qui est déjà à l’origine de la diffusion de journaux français, anglais et portugais sur la RTVGE, désormais disponible dans tout le pays.

Guillermina Mekuy Mba Obono, Ministre déléguée du département de la Culture et du Tourisme

Depuis 2009 et son retour d’Espagne, tout s’est accéléré. Née à Evinayong, le chef-lieu de la province du Centro-Sur, fille de diplomate, Guillermina Mekuy Mba Obono a collectionné les diplômes en Espagne, où elle a vécu dès l’âge de 6 ans, avant de cumuler les responsabilités dans son pays.

Son premier roman est publié alors qu’elle n’a que 21 ans

Elle est d’abord nommée directrice de la Bibliothèque nationale de la Guinée équatoriale, avant de devenir deux ans plus tard secrétaire d’État aux bibliothèques, archives, musées et cinémas. En 2012, elle hérite du poste de ministre déléguée du département de la culture et du tourisme, fonction qu’elle exerce toujours aujourd’hui.

Si elle découvre alors le secteur touristique, le domaine culturel n’a en revanche aucun secret pour elle. Écrivaine, elle a à son actif plusieurs romans publiés en Espagne, dont El Llanto De La Perra (« le cri de la chienne ») publié alors qu’elle n’avait que 21 ans, ou Tres Almas Para Un Corazón (« trois âmes pour un cœur »), qui traite de la polygamie. Également passionnée par le septième art, elle est à l’origine de l’École nationale du cinéma et a organisé avec le Centre culturel espagnol de Malabo le Festival de cinéma africain en Guinée équatoriale. Elle est aussi une habituée du Festival de Cannes, en France, en tant qu’auteure et réalisatrice de documentaires.

Très attachée au patrimoine culturel et à l’histoire de son pays, elle est montée en première ligne dans le projet de création d’un fonds d’archives numérisées, comme dans la promotion de troupes de danse et de musique traditionnelles, tel le Ballet national Ceiba, qui a participé au Festival mondial des arts nègres, à Dakar, en décembre 2010.

DR

 

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