Le syndicat national des travailleurs et techniciens de l’Agriculture du Sénégal (SYNTTAS) est très remonté contre son ministère de tutelle. Pour cause, les travailleurs ruent dans les brancards depuis deux mois maintenant et sans réponses adéquates à leurs revendications. A en croire Mor Diouf, délégué dudit syndicat, ces revendications ont pour noms « octroi d indemnités aux travailleurs et amélioration de l’environnement du travail ». Ce dernier ajoute que « le ministre par arrêté a mis en place un cadre de dialogue social qui a rendu ses travaux depuis décembre 2020. Malheureusement, après 3 mois d attente sans réponse satisfaisante le SYNTTAS a renoué avec les grèves a la suite de la fin du délai de grâce du préavis de grève ».
La tutelle parle quant à elle de grève sauvage et accuse le syndicat d’être en mouvement sans avoir déposé un avis au préalable. Pis, face à la presse, le ministre s’en prend au SYNTTAS qu’il taxe d’illégal car n’ayant pas de papiers légaux. Mais les documents en possession de SeneNews prouvent que le syndicat existe bel et bien et qu’un préavis de grève avait été déposé depuis le 5 janvier 2021. En plus, ces revendications ne datent pas d’aujourd’hui. « Je rappelle que les mêmes indemnités ont été déposées sur la table du ministre des finances en 2009 et promesse leur avait faite de les matérialiser sous peu. Malheureusement 11 ans après rien n a été fait », se désole M. Diouf.
Une réaffectation injuste des délégués au lieu de trouver des solutions
A mouvement d’humeur des techniciens de l’agriculture, le ministre répond par une décision radicale. Paradoxalement, au moment où l’on fête les travailleurs en ce 1er mai, des représentants syndicaux du SYNTTAS font l’objet d’une mesure qui porte atteinte au droit de grève. Mor Diouf de révéler: « le ministre de l’agriculture au lieu de trouver des solutions a préféré affecter 5 délégués syndicaux parmi lesquels le secrétaire administratif. Nous jugeons cette décision arbitraire et comptons l attaquer devant les juridictions compétentes.
Comme pour couper le mouvement, le ministre affecte réaffecte ces dirigeants du SYNTTAS à Tambacounda, Sédhiou, Matam et Kédougou où a été muté le Secrétaire administratif du syndicat. Les syndicalistes protestent contre cette mesure liberticide et se disent prêts à engager la bataille pour que non seulement leurs revendications soient satisfaites mais aussi que la réaffectation injuste de leurs camarades soit annulée.
Par Ababacar Gaye