L’ex-première dame de la Côte d’Ivoire a fait face aux juges au deuxième jour de son procès. A l’occasion, elle a fait de graves révélations.
Selon Simone Gbagbo, elle a été victime d’une «tentative de viol» lors de son arrestation en 2011, après avoir dénoncé un procès politique.
« Moi-même, je suis arrivée à l’hôtel du Golf (quartier général d’Alassane Ouattara) les fesses à l’air, ma nudité exposée, j’ai subi plusieurs tentatives de viol en plein jour (…) et tout cela en présence des soldats français qui filmaient », affirme-t-elle lors de son procès démarré 1er juin 2016.
Agée de 66 ans, l’épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo est jugée depuis mardi pour crimes contre l’humanité, crimes contre les prisonniers de guerre, commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3 000 morts en cinq mois.
Selon l’accusateur, elle est aussi citée dans les tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier pro-Ouattara (l’actuel président ivoirien), dans la répression sanglante des femmes d’Abobo en plus de sa participation à une cellule de crise qui planifiait et organisait des attaques, à travers des milices et des forces armées proche du régime.
Mais, ces accusations sont toutes balayées d’un revers de la main, par l’accusée :
« Ce sont des affirmations graves sans preuves, il n’y a que des contre-vérités, une déformation éhontée de la vérité » a martelé l’accusée, indiquant qu’on lui donnait « trop de pouvoir, même au-delà de celui de mon mari ».
« Monsieur le président, je suis devant cette Cour par la volonté du pouvoir et pour des crimes que je n’ai pas commis. On m’accuse de faits qui ne sont pas établis, on affirme mon implication directe », explique-t-elle.
Selon Jeune Afrique, Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme se sont retirées du procès. Elles dénoncent, ainsi leur marginalisation du procès qu’elles estiment bâcler.
