Grâce présidentielle pour Karim Wade : Me Alioune Abatalib Guèye y voit une décision politique

Le député saint-louisien souligne que le chef de l’Etat a agi selon son agenda, et au moment où il a pensé en tirer le plus grand bénéfice

9748861-15726351La libération de Karim Wade est une décision politique du Président Macky Sall. C’est l’avis de Me Alioune Abatalib Guèye, secrétaire général de la Convergence pour une nouvelle citoyenneté.  Le député, qui reconnaît ce droit au chef de l’Etat, considère que c’est politiquement que cet acte est répréhensible, en ce qu’il marque un coup d’arrêt définitif à la traque des biens mal acquis.
Pour Me Guèye qui faisait face à la presse, le Président Macky Sall, en élargissant Karim Wade, a tout simplement agi conformément à l’engagement qu’il avait pris. Mieux, il considère que juridiquement et constitutionnellement, il n’y a rien à dire dans la mesure où le droit de grâce est une prérogative exclusivement réservée au chef de l’Etat. Le secrétaire général de la Cnc soutient qu’il ne s’offusque nullement de cette grâce. Il considère toutefois que s’il y a à discuter, c’est du point de vue politique, car «le Président Macky Sall, qui est le meilleur élève du Président Abdoulaye Wade, est un excellent politicien». En effet, de son avis, lui qui a toujours refusé de libérer Karim Wade malgré la demande pressante des familles religieuses a déroulé son propre agenda politique en acceptant finalement de le libérer. «Ce qui s’est passé n’est qu’une partie de son agenda. Malgré les demandes de marabouts, il a refusé. Maintenant, il a fait le point sur ses relations avec ses alliés et sait que sa coalition est en train d’éclater. Il s’est alors rabattu sur ses alliés du Pds», a-t-il souligné avant d’ajouter que ce n’est pas une surprise que le Pds accepte de répondre au dialogue sans avoir toutefois compris le piège que lui a tendu le Président Macky Sall qui a fait de la libération de Karim une solution politique face aux défis qui l’attendent.
Dans sa lancée, Me Guèye considère que cette décision du chef de l’Etat signifie la mort de la Crei et met un terme définitif à la traque des biens mal acquis engagée par le gouvernement. «La Crei va disparaître, car il n’en reste plus rien et c’en est terminé de la traque des biens mal acquis.» Le député pense que la traque a été vidée de son sens après la paix des braves intervenue entre le président de la République et les Libéraux dont les dignitaires étaient les principales cibles de ladite traque.
Me Guèye a profité de sa sortie pour également interpeller le ministre de la Justice sur l’origine des 50 milliards qui auraient été recouvrés dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Il l’a invité à donner des informations détaillées sur les personnes qui ont versé ces sommes et sur leur destination.

Le Quotidien

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