Accompagné de son équipe technique et d’éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP), le Directeur général de l’Artp a débarqué à Walfadjri pour, selon le patron dudit groupe de presse, couper le signer de la radio et la télé. Mais pour Abdou Karim Sall, les choses ne sont pas passées ainsi.
Alors que le scrutin suivait son cours ce 20 mars, le groupe de presse Walfadjri a reçu la visite inopinée du directeur général de l’Agence de régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP). Flanqué de son équipe technique et d’une bonne dizaine d’éléments de la redoutable Brigade d’intervention polyvalente (BIP), un corps d’élite de la police nationale, Abdou Karim Sall était prêt à investir les lieux lorsqu’il s’est vu refuser l’accès par les responsables de Walf. Entre-temps, Sidy Lamine Niasse a ameuté la population en parlant d’une tentative de fermeture de son groupe à qui, selon lui, l’Etat reprocherait une violation de la loi. Beaucoup de Sénégalais répondent à son appel pour disent-ils, protéger leur « patrimoine ». Ils n’étaient pas les seuls à avoir fait le déplacement. L’édition spéciale qui était censée couvrir le référendum se transforme en tribune de compassion. Politiciens, chefs religieux et membres de la société civile se relaient à l’antenne pour témoigner leur soutien à Sidy Lamine Niasse, mais l’occasion est également mise à profit pour tirer à boulets rouges sur le régime. Même les anciens ennemis de Walfadjri étaient de la partie. L’ancien ministre de la Solidarité nationale, Farba Senghor qui n’était pas très copain-copain avec la presse privée du temps du « régime wadien » a aussi fait le déplacement pour prêter main forte à Sidy Lamine Niasse. Pour sa part, Abdou Karim Sall qui est à l’origine de ce grabuge se fend d’un communiqué pour se porter à faux contre tout ce qui a été dit sur les antennes de Walfadjri. Le Dg de l’Artp s’est défendu d’avoir voulu couper le signal du deuxième groupe de presse privé du pays. « Ce qui s’est passé nous avons constaté que Walfadjri était en porte à faux avec la morale notamment le code électoral qui interdit formellement aux organes de presse de diffuser des propagandes le jour des élections. Or, Sidy Lamine Niass a manifestement violé les dispositions du code. C’est la raison pour laquelle l’ARTP, garant du respect de la convention et de l‘utilisation judicieuse des fréquences, a décidé de lui servir une mise en garde formelle. Mais, il n’a jamais été question de fermer ni la radio ni la télévision de Walfadjri. Sidy Lamine Niass sait très bien que si l’ARTP avait l’intention de fermer ou bien de couper le signal de Walf, on ne se serait pas déplacé à Khar Yalla parce qu’on sait très bien que les émetteurs de Walfadjri ne sont pas à Khar Yalla », a-t-il précisé. Au même moment, le ministre de la Jeunesse accusait Sidy Lamine Niasse de dévoyer la vérité au sujet de ce supposé assaut donné par l’Artp au groupe Walfadjri. Mais réponse du berger à la bergère, le tout nouveau responsable de Walf FM le qualifie de bonimenteur. « Mame Mbaye Niang dafay kathie (il ment) », a asséné Moustapha Diop, apparemment très remonté contre le ministre. Ce qui ne risque de jeter de l’huile sur le feu. Quoiqu’il en soit, le bras de fer entre le pouvoir et Walf semble avoir amorcé une nouvelle tournure. Mais ce n’est que bégaiement de l’histoire…
