Comment un président intelligent, politicien chevronné comme Macky Sall, peut-il se faire entourer de nullards et d’incompétents ? Après les scandales des ministres de l’environnement sur les méchouis de gazelles, de la justice sur les magistrats mutés illégalement, de l’intérieur sur les terroristes parmi les manifestants du mois de mars, ou encore du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement sur l’argent des Jakartmen, le président de la république persiste et signe sur le choix de ces personnes à la tête desdits ministères…
Dans un pays normal, on ne peut pas virer un ministre de la trempe du mathématicien Mary Teuw Niane pour faire la promotion de Cheikh Oumar Anne, personnage mal aimé du monde estudiantin. Le fossé est tellement grand entre ces deux personnalités qu’on peut y engouffrer tout un continent. Et ce casting de mauvais goût du président Macky Sall n’est pas le premier. Le quintuple académicien, Papa Abdoulaye Seck, remplacé par le « chiffreur » Moussa Baldé et Amadou Ba par Abdoulaye Daouda Diallo qui se révèle être un emprunteur compulsif.
Toutes ces personnalités remplacées ont eu le malheur de n’être pas trop impliquées politiquement. Des néo-politiciens évincés de leurs postes de ministres bien que compétents, remplacés par des politiciens chevronnés aux pratiques peu recommandables. Et ce sont ces politiciens qu’on trouve dans le gouvernement de Macky Sall. Malick Sall, Abdou Karim Sall, Abdoulaye Daouda Diallo, Mansour Faye, Mariama Sarr, Abdoulaye Diouf Sarr, Mamadou Talla, Serigne Mbaye Thiam, Ndeye Saly Diop Dieng, Samba Ndiobène Ka, Abdoulaye Diop, Matar Ba, Néné Fatoumata Tall, Zahra Iyane Thiam, Pape Amadou Ndiaye, pour ne citer que ceux-là…
Macky fait la promotion de ces incompétents à des fins politiciennes au détriment des populations qui attendent beaucoup des ministères ; aujourd’hui, les technocrates sont évincés pour faire la place à des beaux-parleurs. Et les conséquences sont terribles : on n’entend plus l’expression Fast-Track, le PSE est devenu une notion lointaine et le terme « Sénégal émergent » ne fait plus partie du langage courant de ces ministres. Ils ont été nommés pour chanter les louanges du Président Macky Sall et de « l’horizon 2035 ».
Les évènements du mois de mars étaient une véritable occasion pour le président Macky Sall de remanier son gouvernement de nullards par un gouvernement de technocrates pour concrétiser ses projets avant la fin de son second et dernier mandat. Mais deux mois après les émeutes, le « gouvernement de la colère » est toujours en place et le président Macky Sall persiste et signe sur le choix de ces ministres. Une décision que les populations ont du mal à comprendre car le remaniement devait être la première pierre de la nouvelle politique de Macky Sall pour un Sénégal réconcilié.