Dès son installation à la tête du pays, en 2012, le président de la République, Macky Sall, avait mis en œuvre une politique de gestion des risques d’inondations. Tout est parti du Conseil présidentiel du 19 septembre 2012 au cours duquel le chef de l’État avait pris 10 principales décisions stratégiques allant toutes dans le sens de l’éradication progressive et définitive de ce fléau des inondations au Sénégal.
10 axes stratégiques
Il s’agissait de la validation du Programme décennal de gestion des inondations composé de deux phases (une phase d’urgence : 2012-2013, une phase court terme 2014-2016 et la phase moyen et long terme 2017-2022), de la validation du budget de la phase d’urgence 2012-2013 qui s’élève à 66 milliards de FCFA et la nécessité de réaliser des études plus approfondies afin d’évaluer de manière plus précise le budget global de tout le programme, estimé pour le moment, à 767 milliards de Francs CFA, de l’intégration du budget de la phase d’urgence dans la Loi de Finance 2013, en invitant les partenaires au développement déjà impliqués, à apporter leur contribution au financement de cette phase d’urgence, en particulier la construction de canalisation pour le drainage des eaux pluviales.
Parmi ces mesures, il y a aussi l’organisation, par le ministère de l’Economie et des Finances, d’une conférence des bailleurs de fonds pour le financement du Programme décennal de gestion des inondations 2012-2022, l’actualisation et la validation du Plan national d’aménagement du territoire avant l’hivernage de 2013, la finalisation et la validation au plus tard, en juin 2013, des Plans Directeurs d’Urbanisme en préparation et concernant 12 communes et communautés rurales prioritaires et la mise en cohérence des plans directeurs d’assainissement avec les plans directeurs d’urbanisme.
Le Conseil présidentiel avait également demandé l’implication plus importante et plus efficace des collectivités locales, partenaires privilégiés du gouvernement dans la mise en œuvre du Programme décennal de gestion des inondations, la redynamisation de la politique de l’habitat social, notamment par une implication plus importante du secteur privé national, de la Caisse de dépôt et de consignation, de la Caisse de sécurité sociale et de l’IPRES.
Les autres points essentiels concernent la mise en place d’un Observatoire national sur les inondations, pour assurer un rôle de suivi et de veille de ce phénomène, en y associant notamment les élus locaux, les universitaires et les experts et la mise en place, sous la tutelle de la primature, avant la mi-novembre 2012, d’une structure de coordination des actions relatives aux phénomènes des inondations.
C’est ainsi qu’au sortir de cette rencontre, le gouvernement avait mis en place un Programme décennal de gestion des inondations (Pdgi). Le budget de ce programme exécuté sur la période 2012-2022 est estimé, selon Idrissa Seck, coordonnateur du Plan Jaxaay, à 766 milliards de francs Cfa.
Audit technique
Aujourd’hui, soit un peu moins d’une décennie, la situation semble rester la même, voire pire ?
C’est pourquoi, lors du special conseil des ministres du jeudi 12 septembre dernier, le Président Macky Sall est monté au front demandant à tous les ministres concernés de prendre « les dispositions idoines » pour apporter immédiatement l’assistance adéquate aux populations sinistrées. Ce, suite aux dégâts causés par les inondations dans plusieurs localités du pays.
Dans la même lancée, il a instruit au ministre de l’Eau et de l’Assainissement d’engager l’audit technique de tous les ouvrages d’assainissement sous le contrôle de l’Onas, mais aussi d’entreprendre l’exécution d’un plan de réhabilitation des infrastructures concernées.
Retour au plan Orsec
Face à la « gravité » de la situation, depuis le début de l’hivernage, les autorités du pays font encore recours au plan national d’Organisation des secours (Orsec) qui a été lancé en 2009, par le régime de Wade pour un budget global d’environ 2 milliards francs CFA.
D’ailleurs, à Dakar, le gouverneur de la région, Al Hassan Sall, a annoncé le déclenchement de ce plan, depuis le mardi 17 septembre, pour apporter une « réponse immédiate » aux populations et zones en proie aux inondations.
En attendant les résultats « positifs » espérés dans ce programme, des milliers de Sénégalais de Dakar et dans les régions continuent de souffrir à cause des eaux de pluies.