Gestion des déchets après la Tabaski : Dakar un dépotoir d’ordures à ciel ouvert

Ordures_Dakar

Lendemain de Tabaski. Dakar est un dépotoir d’ordures à ciel ouvert. Malgré les efforts consentis par les éboueurs, des jours après la célébration de l’Eid, la capitale sénégalaise peine à faire sa toilette.

Sur la route de Yarakh, une odeur nauséabonde se fait sentir à plus de cent mètres de la bretelle menant aux Maristes. Des particuliers qui s’adonnent au tannage de peaux de moutons se sont installés aux abords de la route, à quelques pas du foirail jouxtant la Société de gestion des abattoirs du Sénégal (Sogas). Emprunter l’allée relève d’un véritable supplice pour les usagers. Certains piétons n’hésitent pas à courir, le nez bouché avec la main, lorsqu’ils traversent la zone. Les peaux de mouton sont éparpillées partout.
A l’arrêt des voitures de transport en commun, les chauffeurs n’hésitent pas à brûler l’étape au grand soulagement des passagers impatients de quitter les lieux. Pelle et râteau à la main, Alioune Guèye rassemble des déchets solides au foirail de Yarakh. A l’intérieur de la brouette qui lui sert de pelle à ordures, aliments de bétail, sachets plastiques et tasses à jeter constituent la majorité des ordures.
Les éleveurs pointés du doigt
Tout en sueur, l’agent de l’Ucg (Unité de coordination de la gestion des déchets solides) fustige le comportement des éleveurs. D’après le jeune homme, les lieux sont nettoyés chaque jour, mais il suffit d’un moment de répit pour que la saleté revienne. Au forail de Yarakh, quelques éleveurs sont toujours installés, tentant d’écouler ce qui reste de leur bétail. Assis à côté de ses homologues éleveurs, Mamadou Bâ observe son troupeau. Il dégage toute responsabilité en ce qui concerne les ordures. Ce Malien considère que les éleveurs n’ont rien à voir avec la saleté. A des kilomètres de là, le point de vente de moutons de Fass offre le même décor. A cheval entre ce quartier et la Médina, les déchets solides y prennent la place des bêtes. Sur le long du boulevard de la Gueule-Tapée, des tas d’immondices se succèdent. Çà et là, des pneus découpés ayant fait office d’auges pour les moutons, litière, sacs d’ordures, entre autres, meublent les lieux. La saleté y sévit au grand dam des riverains. Moussa Diop est de visite à la Médina. Sous sa tunique en tissu wax, cet habitant de Guédiawaye trouve que la mairie « devrait s’atteler au nettoyage puisqu’elle collecte les taxes des occupants ». Il met aussi en cause l’étroitesse du quartier conjuguée aux eaux de pluies. Un mélange propice à l’épanouissement des bactéries et autres germes. Par endroit, l’odeur pestilentielle des abats et peaux de moutons en putréfaction en fait fuir plus d’un.
Les populations riveraines indexées Autre ambiance au marché Hlm. Timidement, les activités reprennent après le grand rush des jours d’avant la Tabaski. Sachets plastiques, caisses pour chaussures et autres ordures jonchent le sol. Tout au long de l’allée où se trouvent de part et d’autre des magasins, des pelleteuses chargent les tas sur des bennes à ordures. Plus loin, les ordures ont envahi les abords de la mosquée du marché. Malgré la mauvaise l’odeur, certains fidèles sont déjà installés pour la prière du vendredi. L’opération de nettoiement du marché se déroule sous la supervision du maire Babacar Sadikh Seck. Ceci, suite à la sortie d’un arrêté municipal. Le papier administratif incite les commerçants à fermer leurs magasins, le temps de nettoyer les lieux. Au pas de course, M. Seck parcourt les allées du marché, accompagné d’agents de sécurité. Toutefois, l’élu municipal indexe le comportement des populations riveraines. Ces dernières sont responsables des ordures ménagères présentes sur le site. Il les incite à garder propre les lieux. A la sortie de la capitale, la circulation est fluide sur la route nationale. Les voitures avalent les kilomètres. Quelques marchands guinéens meublent un paysage inanimé.
Sur le trottoir, pas l’ombre d’une saleté. De Poste Thiaroye à Fass Mbao, en passant par Diamaguène, rien ne traîne en cette matinée. Les éboueurs de l’Ucg  ont refait une toilette à l’artère. Dakar affiche un calme précaire, en attendant le retour de ses occupants toujours en fête. Indique le quotidien.

Sanlimitesn.com

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