« Jeune Afrique » a réussi à joindre par téléphone le général Gilbert Diendéré, ancien chef d’État-major particulier de Blaise Compaoré qui a pris jeudi matin la tête du coup d’État contre le régime de transition au Burkina Faso.
Bras droit de Blaise Compaoré depuis plus de trente ans, le général Gilbert Diendéré a été proclamé jeudi 17 septembre président du Conseil national pour la démocratie (CND), la junte militaire qui a renversé les autorités de transition au Burkina Faso.
Selon le patron historique du régiment de sécurité présidentielle (RSP), que nous avons joint par téléphone, une « grave situation d’insécurité pré-électorale régnait au Burkina ». Lui et ses hommes sont donc « passés à l’acte » en raison « des mesures d’exclusion prises par les autorités de transition » et pour « empêcher la déstabilisation du pays ».
Concernant l’arrestation du président de transition, Michel Kafando, et de son Premier ministre, Isaac Zida, le général Gilbert Diendéré explique qu’ « ils ont été placés en résidence surveillée » depuis hier. « Ils vont bien et seront relâchés », ajoute-t-il.
« Des élections auront lieu »
Le président du CND déclare aussi vouloir organiser des élections. « Nous souhaitons discuter avec tous les acteurs politiques pour repartir sur de bonnes bases. Des élections auront bien lieu, mais nous devons d’abord nous concerter », explique-t-il.
Enfin, il affirme que les putschistes ne font pas front commun avec le Congrès pour le progrès et la démocratie (CDP), le parti de Blaise Compaoré exclu des élections par les autorités de transition. « Nous avons des amis au CDP comme dans tous les autres partis politiques. Mais cette proximité avec le CDP n’est pas la raison de notre passage à l’acte », assure Gilbert Diendéré.